Investissements : Axa accélère sa sortie du charbon

Centrale de charbon
Une centrale de charbon

L’assureur Axa, critiqué par des ONG pour des engagements jugés insuffisants en matière climatique, a annoncé mardi accélérer son désengagement de l’industrie du charbon, prévoyant de désinvestir presque 2,5 milliards d’euros du secteur.

Enoncés à l’occasion du “One Planet Summit”, sommet organisé par le gouvernement pour les deux ans de l’accord mondial de Paris contre le réchauffement climatique, ces nouveaux engagements rejoignent une série d’annonces semblables faites ces derniers jours par plusieurs banques et assureurs français. Parmi ces derniers, CNP, qui ne finance déjà plus les groupes tirant plus d’un quart de leur chiffre d’affaires du charbon, a notamment promis 5 nouveaux milliards d’euros d’investissements dits verts.

Axa avait déjà annoncé en 2015 plusieurs initiatives destinées à réduire son implication dans le secteur du charbon: l’assureur comptait stopper ses investissements dans les groupes tirant plus de 50% de leur chiffre d’affaires de ce type d’énergie, soit quelque 500 millions d’euros de cessions, tout en renonçant à les assurer. Mais des ONG, en premier lieu les Amis de la Terre, ont critiqué à de multiples reprises cette année des engagements présentés comme insuffisants, jugeant trop élevé le seuil de 50% et regrettant qu’Axa investisse encore presque 850 millions d’euros dans le charbon.

“On n’a pas de problème à rendre des comptes sur les engagements pris”, a assuré lors d’une conférence de presse Jad Ariss, responsable de la responsabilité d’entreprise chez Axa, regrettant que les Amis de la Terre ne rapportent pas leurs chiffres à l’ampleur de l’assureur, deuxième en Europe derrière l’allemand Allianz. En tout état de cause, Axa va maintenant renoncer à assurer et à investir dans toute entreprise impliquée dans la construction de nouvelle centrale à charbon, suivant l’exemple de plusieurs banques françaises comme BNP Paribas et Natixis.

Au total, l’assureur, qui va aussi accroître de 9 milliards d’euros ses investissements “verts” (infrastructures…) d’ici à 2020, compte réduire de 2,4 milliards d’euros ses investissements dans le charbon, avec d’abord la vente d’actions dès janvier. Sur un autre plan, il promet de se désengager à hauteur de 700 millions d’euros des projets liés aux sables bitumineux. “Ce n’est pas une mauvaise décision sur le plan (…) financier”, a estimé M. Ariss, s’abstenant de donner un bilan sur la rentabilité des premiers engagements d’Axa. “Si vous n’êtes pas les premiers à désinvestir, vous sortez à moins bon compte”, a-t-il dit

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