Un ensemble de facteurs, dont le conflit en Ukraine et la crise énergétique mondiale, a provoqué un pic d’inflation qui devrait se prolonger bien au-delà de 2022.
Dans de nombreux pays, la hausse des taux d’intérêt et la volatilité des taux de change exacerbent cette situation.
Par ailleurs depuis plus de 10 ans, les coûts d’indemnisation augmentent plus rapidement que l’inflation globale, sous l’influence de facteurs tels que les problèmes de supply chain, la hausse des frais de justice et les pénuries de matériaux et de main-d’œuvre.
- Que cela signifie-t-il pour les contrats d’assurance ?
- Que doivent faire les entreprises pour atténuer l’impact de l’inflation et s’assurer qu’elles continuent à obtenir la couverture dont elles ont besoin ?
L’impact sur les évaluations, les coûts et les limites
La valeur de certains biens et matériaux a augmenté de plus de 50 %, soit bien plus que le taux d’inflation, ce qui a une incidence sur le coût de la remise en état, qu’il est facile de sous-estimer dans une situation qui évolue rapidement.
Les tableaux de valeurs des biens et équipements des années précédentes ne correspondent plus à la réalité.
De même, les calculs du bénéfice brut pour la couverture des pertes d’exploitation basés sur les ventes et les prix des produits de base d’avant 2022 peuvent être dépassés.
Les montants de garantie qui pouvaient être adéquats en 2021 peuvent maintenant être insuffisants et laisser les entreprises avec des risques importants.
Les retards de reconstruction causés par les perturbations et les pénuries sur la chaîne d’approvisionnement pourraient également rendre inadéquates les limites et les périodes d’indemnisation pour les pertes d’exploitation.
En ce qui concerne les risques divers, les règlements de sinistres et les indemnités accordées par les tribunaux seront ajustés en fonction de l’inflation, ce qui fera grimper le coût des sinistres de responsabilité civile.
Comment les assureurs réagissent-ils ?
Il n’est pas surprenant que les assureurs prennent des mesures pour se protéger.
- Nombre d’entre eux introduisent des restrictions dans leurs conditions générales afin de limiter la couverture et de réduire leurs risques – par exemple, en fixant des plafonds plus stricts pour toute augmentation inflationniste des paiements par rapport aux valeurs prévues.
- De même, de plus en plus d’assureurs imposent des règles proportionnelles, qui leur permettent de ne payer qu’une partie d’un sinistre s’ils constatent que le client est sous-assuré par leur police.
Auparavant les assureurs pouvaient laisser passer de simples sinistres matériels sur la base des valeurs moyennes de remise en état, ils remettent maintenant en question les sinistres d’une valeur plus élevée et se réfèrent au barème des valeurs.
Toutes ces mesures peuvent entraîner un processus plus long pour le règlement des sinistres, et une prise en charge partielle si les valeurs assurées sont trop faibles.
Cela augmente l’incertitude des entreprises quant à savoir ce qui est couvert et si les indemnités correspondront à l’étendue totale des pertes réelles.