Indicateurs : Les PME ont bien résisté à la crise, mais Solvabilité II inquiète

Petites et moyennes entreprises (PME) et Entreprises de taille intermédiaire (ETI) françaises ont bien résisté à la crise en 2008 et 2009 et surpris par la bonne tenue du niveau de leurs fonds propres, révèle un rapport de l’Observatoire du financement des entreprises publié mercredi.

« Le choc exceptionnellement brutal » subi par les entreprises françaises à l’automne 2008 et en 2009, s’est confirmé par une baisse d’activité de « 9% en moyenne et par une forte chute de rentabilité » dont le ratio a reculé en deux exercices « de 10% à un peu plus de 6% en 2009 », souligne le rapport de l’Observatoire mis en place en mai 2010 par le gouvernement français.

Des fonds propres au-dessus de la moyenne européenne

Toutefois, les PME-PMI et les ETI, « d’une manière qui peut surprendre, sortent de la crise avec une trésorerie supérieure à celles dont elles disposaient en 2007 et des fonds propres qui les situent plutôt au-dessus de la moyenne européenne », conclut également le rapport remis notamment à Christine Lagarde, ministre de l’Economie et des Finances et à Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France (BdF).

« On a réussi à préserver à peu près la situation financière de nos PME, à tel point que la trésorerie des entreprises serait un peu meilleure en 2009 qu’elle ne l’était avant la crise », s’est félicité M. Gérard Rameix, le médiateur de crédit et président de l’Observatoire. En revanche, le rapport met en garde que « ces bons résultats ne doivent pas occulter l’existence de tensions plus localisées, visibles sur certains secteurs comme l’industrie manufacturière » et dont la mise en évidence « reste très difficile ».

Solvabilité II pèse sur le financement des PME

En outre, les membres de l’Observatoire font part de « leur inquiétude face au constat d’une menace sur les principales sources de financement » en liaison avec les nouveaux cadres réglementaires des normes comptables internationales instaurés à l’issue de la crise et dits Solvabilité II pour les assureurs et Bâle III pour les banquiers.

La chute des levées de fonds en 2009 et la reprise modérée en 2010, dans ce contexte de durcissement du cadre prudentiel, « font peser de nombreuses incertitudes sur la contribution du capital-investissement au financement en fonds propres des entreprises », selon l’Observatoire. En terme de crédit, le rapport note que les conditions d’accès qui se sont durcies entre la fin 2007 et le début 2009, se sont depuis normalisées. Les observations ne permettent pas de fournir « d’indication claire sur un rationnement » du crédit et son « ampleur ».

Paris, 3 mai 2011 (AFP)

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