Henri de Castries critique la “fair value”, des règles comptables importées des Etats-Unis

Le président du directoire de l’assureur français Axa, Henri de Castries, a critiqué la “fair value”, une méthode de valorisation des actifs d’inspiration anglo-saxonne à ses yeux trop orientée sur le court terme, selon une interview à paraître jeudi.

Le principe de “fair value” (juste valeur) “n’est pas plus juste” que les autres car “il entraîne des effets pro-cycliques importants et raccourcit l’horizon des investissements”, a estimé M. de Castries dans un entretien accordé à l’hebdomadaire allemand Die Zeit. “Cela nuit à l’économie toute entière”, a-t-il affirmé.

Selon le principe de “fair value”, les actifs sont valorisés dans les bilans à leur valeur de marché à la date de clôture des comptes. Appliquée à des actifs volatiles comme des crédits titrisés, cette méthode a entraîné d’importantes dépréciations au plus fort de la crise financière, l’aggravant du même coup. “Imaginez un coureur de marathon. Si vous mesurez (sa performance) tous les 100 mètres et que vous exigez à chaque fois le meilleur résultat possible, il ne gagnera jamais la course”, a illustré M. de Castries.

La “fair value” est plus adéquate pour les banques d’investissement, “qui vivent des échanges et de la volatilité”, selon lui. “Nous avons besoin globalement de prendre des distances avec le système anglo-saxon”, a-t-il insisté, rappelant que les discussions avaient commencé en Europe sur le sujet.

Francfort, 11 nov 2009 (AFP)

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