Grippe A : Le médecin traitant au coeur du dispositif anti-épidémie à partir d’aujourd’hui

    Dès aujourd’hui, en cas de suspicion de grippe, il faut appeler le médecin traitant et non plus le 15, alors que l’épidémie due au nouveau virus A(H1N1) est relativement bénigne et ne se développe encore que de façon limitée en France, selon les autorités sanitaires.

    “Nous sommes devant un virus qui a une forte capacité de transmission, mais qui reste d’une virulence modérée”, a expliqué la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, mercredi devant la presse. “Ce n’est pas l’épidémie de H5N1 (grippe aviaire) que nous redoutions”, a-t-elle souligné.

    A partir de jeudi, les pharmacies délivreront gratuitement, sur ordonnance, des masques chirurgicaux pour les malades et quand ils seront nécessaires les traitements antiviraux type Tamiflu, remboursé par la sécurité sociale dans les conditions habituelles, a expliqué Mme Bachelot. C’est-à-dire à 35%, précise-t-on au ministère de la Santé.

    Les hôpitaux avec le SAMU-centre 15 se concentrent désormais sur les cas graves et les enfants de moins d’un an.

    “Le plan français a été conçu pour un virus beaucoup plus létal que celui que nous rencontrons. Donc il importe de s’adapter”, a relevé Mme Bachelot. Néanmoins, “en fonction de l’évolution de l’épidémie, “nous pourrions envisager un passage au niveau 6 du plan national de prévention et de lutte pandémie grippale à la rentrée, sauf évidemment si nous observions une accélération rapide de l’épidémie dans le courant du mois d’août”, a-t-elle poursuivi.

    “Les stocks de réserves d’antiviraux soit 33 millions de traitements sont réservés au niveau 6 du plan”, a rappelé Mme Bachelot. A ce moment-là, les antiviraux seront délivrés gratuitement.

    Le généraliste (ou le pédiatre) prescrira le traitement antiviral anti-grippe au cas par cas, sauf pour les enfants de moins d’un an pour lesquels il sera délivré par l’hôpital. Une disposition que regrette le Dr Martial Olivier-Koehret, président du syndicat de généralistes MG-France. “Neuf fois sur 10 les gens se rendront à l’hôpital avec leur enfant simplement pour aller chercher un sirop (forme du pédiatrique du produit)”, a-t-il dit à l’AFP.

    La ministre ne recommande pas à ce stade aux professionnels de santé de prendre les antiviraux préventivement. “Je condamne les refus de soins aux CMU” (patients pauvres) encore plus contraire à l’éthique en période d’épidémie de grippe”, a-t-elle par ailleurs dit.

    La France, avec un total cumulé de 793 cas probables et confirmés, se trouve “devant une épidémie qui globalement ne présente pas à ce jour de caractère de gravité et qui se développe de façon limitée encore sur le territoire”, a indiqué mercredi le Dr Françoise Weber, directrice générale de l’Institut de veille sanitaire (InVS). “Nous ne sommes pas dans une situation à l’anglaise”, a-t-elle ajouté.

    Concernant la livraison des vaccins contre le nouveau virus, la ministre a évoqué les promesses des laboratoires “entre octobre et décembre, selon les cas”, en rappelant que la commande des 94 millions de doses du gouvernement était “une commande ferme”.

    “La stratégie vaccinale n’est pas encore finalisée”, mais les professions de santé seront prioritaires, a-t-elle rappelé. “Avec 50 cas de personnes atteintes, le dispositif est tout à fait capable de gérer en période estivale ce très léger surcroît d’activité”, a-t-elle relevé.

    Pour ses vacances, la ministre a indiqué qu’elle resterait “à moins d’une heure” de son ministère et n’avait pas l’intention de s’en éloigner plus de 4 à 5 jours.

    AFP

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