Depuis plusieurs années, la fréquence des aléas climatiques s’accentue. Plusieurs solutions existent actuellement pour se prémunir face à ces risques.
Depuis plusieurs années, la fréquence des aléas climatiques s’accentue. La vague de froid qui s’abat sur la France depuis plusieurs jours occasionnant le gel des exploitations agricoles n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. A cela s’ajoutent d’autres facteurs tels que la sécheresse, les pluies diluviennes, les tempêtes, etc. Le dérèglement climatique à l’origine de tous ces incidents, pèse de plus en plus sur l’économie. Au cours des trois dernières années, se sont succédés des épisodes de gel, de sécheresse et de pluies torrentielles. Ces dernières sont responsables en l’occurrence de la crue de plusieurs fleuves. L’intervalle entre ces incidents se réduit depuis près de 20 ans rendant les compagnies d’assurance tributaires du risque climatique.
Plusieurs solutions existent actuellement pour se prémunir face aux risques liés aux aléas climatiques. Mais chacune d’elles présentent aussi bien des avantages que des inconvénients :
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L’assurance multirisque climatique
Elle permet aux exploitants agricoles de couvrir un grand nombre d’incidents climatiques et peut être subventionnée jusqu’à 65%. Le gel des vignes est également couvert par les garanties de contrat d’assurance multirisques climatiques. Cependant, certaines exploitations agricoles ne peuvent bénéficier de ce type de contrat. C’est le cas notamment de l’arboriculture fruitière. Pour ce type d’exploitation, la solution assurantielle n’existe pratiquement pas pour couvrir les risques liés à des incidents climatiques tel que le gel.
C’est dans ce contexte que le Fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA) entre en jeu. Ce fond reste limité et ne permettra pas de couvrir les pertes subies par les exploitants. De plus, il ne peut pas être activé pour les garanties assurables car, si tel était le cas, les exploitants agricoles ne s’assureraient plus.
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L’assurance paramétrique
Celle-ci est liée à un paramètre objectivable par exemple un indice climatique (la température par exemple) et couvre les pertes sur la base d’un montant forfaitaire et contractuel défini en amont. Elle est de plus en plus souvent intégrée comme solution afin de pérenniser le devenir d’une exploitation, mais malheureusement, elle n’est toujours pas subventionnable en France contrairement à d’autres pays Européen.
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L’assurance grêle/gel
Cette dernière ne couvre que les pertes liées à des incidents climatiques de type grêle ou gel et omet tout autre incident climatique. De surcroit, elle n’est pas subventionnée.
Aujourd’hui, seules 37% des exploitations agricoles françaises sont couvertes malgré la subvention de 65 % pouvant être allouée. Trois raisons principales pourraient expliquer la non-assurance d’une grande partie des exploitants :
- Le reste à charge une fois la subvention déduite restant trop élevé pour certains exploitants
- La moyenne historique de l’exploitation : pour un client régulièrement sinistré, la moyenne assurable est limitée à ses rendements historiques, ce qui signifie qu’il ne peut assurer l’intégralité de son potentiel.
- L’idée reçue selon laquelle l’assurance climatique serait trop coûteuse.
L’incident climatique auquel sont confrontés aujourd’hui les exploitants agricoles constitue une réelle opportunité pour enclencher une réforme du système assurantiel agricole d’autant plus que la position des assureurs sur ce sujet est manifeste. Faire évoluer les clauses / garanties assurantielles de manière à couvrir toute exploitation devient urgent mais seuls les pouvoirs publics en ont le pouvoir. Il est important de souligner que la couverture des risques liés aux aléas climatiques en France coûte fort cher aux assureurs d’où l’insuffisance des acteurs sur ce segment.
Pour rendre de l’appétence à ce type de risques, il faudrait peut-être envisager un rééquilibrage soit au niveau des subventions (revues à la hausse) ou l’universalisation des contrats d’assurance pour les exploitations agricoles. Dans de nombreux pays, notamment aux Etats-Unis, l’assurance climatique est obligatoire afin de permettre aux exploitants de couvrir au minimum les frais de culture. Est-ce une solution envisageable et même viable en France ? Tout cela représente autant de pistes qui ne manqueront probablement pas d’être abordées à l’occasion des discussions pour une future réforme du système assurantiel agricole tant attendue.