Fusions-acquisitions : une hausse de 5 % de la création de valeur en 2016

Loin d’égaler les niveaux atteints en 2015, l’année 2016 a tout de même été marquée par une croissance des opérations de fusions-acquisitions.

D’après l’Observatoire trimestriel des fusions-acquisitions (Quarterly Deal Performance Monitor), la plus ancienne et régulière étude sur la performance des opérations de fusions-acquisitions internationales, que nous menons en partenariat avec la Cass Business School :

  • En 2016, les acquéreurs ont surperformé l’indice1 de 5,4 %, contre 10,1 % en 2015.
  • Les opérations de fusions-acquisitions ont légèrement reculé en 2016, passant du chiffre record de 1 0412 en 2015 à 942 en 2016.
  • Avec 429 transactions réalisées en 2016, l’Amérique du Nord est sur la plus haute marche du podium en termes de volume de transactions, suivie par l’Asie-Pacifique (314) et l’Europe (171), le reste du monde totalisant 28 transactions sur l’année.
  • Les opérations domestiques affichent la meilleure performance (surperformance de 7,6 % par rapport à l’indice) et sont suivies par les transactions intra régionales (6,8 %), intersectorielles (5,8 %) et intra sectorielles (5,4 %).
  • Les opérations finalisées ont atteint le nombre record de 72 dans les deux dernières semaines de 2016, contre seulement 48 sur la même période de 2015.
  • Les facteurs politiques devraient avoir une influence décisive sur les fusions-acquisitions domestiques en 2017.

Du fait des transactions conclues dans les deux dernières semaines de l’année et qui ont regonflé les chiffres en Amérique du Nord et en Asie (notamment en Chine où l’activité a explosé), les volumes globaux en fin d’année se sont rapprochés nettement plus que prévu des niveaux de l’année dernière. Le ralentissement de la surperformance pourrait être le signe d’une perte de confiance des investisseurs dans la capacité des acquéreurs à intégrer avec succès divers modèles économiques et à générer une croissance sur le long terme.

Prévisions en matière de fusions-acquisitions pour l’année 2017 :

Après avoir consulté nos clients et nos collègues à l’international, nous prévoyons sur ces évolutions sur le marché des fusions-acquisitions en 2017 :

  • Les transactions locales domineront le marché

Les acquéreurs qui sauront saisir les opportunités au bon moment seront largement récompensés

L’appétit pour les transactions nationales sera aiguisé par des facteurs économiques et politiques essentiellement, les dirigeants cherchant des opportunités de croissance externe avant tout sur leur territoire. Les répercussions des élections présidentielles aux États-Unis contraindront les entreprises nord-américaines à investir dans leur pays plutôt qu’à l’international. L’incertitude qui règne en Europe à la veille des élections en France, en Allemagne et aux Pays-Bas ainsi que les conséquences durables du Brexit et du référendum en Italie se conjugueront pour réduire le volume d’activité. Mais les acquéreurs qui sauront saisir les opportunités au bon moment, seront largement récompensés.

  • Des méga transactions plus grandes en taille, mais plus petites en nombre

De forts vents contraires pousseront les acquéreurs à évaluer plutôt deux fois qu’une leur capacité à finaliser des transactions de très grande ampleur et à en dégager de la valeur à long terme. Pourtant, les incertitudes politiques et économiques feront naître des opportunités auxquelles il sera difficile de résister. Si les méga transactions d’une valeur supérieure à 10 milliards de dollars font la une de la presse spécialisée depuis quelque temps, ces transactions perdront de leur attrait en 2017 au profit d’une nouvelle catégorie de transactions « colossales » de plus de 100 milliards de dollars.

  • Une opportunité de créer davantage de valeur

L’année 2017 sera placée sous le signe de la réflexion

L’année 2017 sera placée sous le signe de la réflexion. Face à la vigilance accrue des actionnaires, les dirigeants devront déployer des efforts supplémentaires afin de tirer davantage de valeur des opérations passées. Il s’agira également de se départir des actifs non rentables ou non stratégiques pour générer de la trésorerie dans le but de financer le développement futur de l’entreprise. Ces désinvestissements pourraient notamment permettre d’investir dans les technologies en interne et d’acquérir les capacités numériques perçues par le marché comme un atout en terme de compétitivité.

  • Fusions-acquisitions et responsabilité sociale

Face à la montée des mouvements populistes et des tensions sociales dans de nombreux pays, les entreprises qui s’étendent au-delà de leurs frontières en 2017 devront tenir leurs promesses et rendre des comptes quant à leur contribution à l’économie locale, y compris en matière de création d’emplois, de conformité aux règles d’équité professionnelle et de respect des droits de l’Homme. Sous la loupe des autorités politiques et réglementaires, les exigences à satisfaire pour les acquéreurs cherchant à pénétrer de nouveaux marchés étrangers seront donc plus strictes.

  • L’analytique accélère le cycle de finalisation des opérations

L’utilisation par les acquéreurs de données analytiques pour faciliter le processus de due diligence et les activités d’intégration permettra de raccourcir les cycles de négociation et de création de valeur. Par ailleurs, l’analyse des données dans le cadre des transactions favorisera l’adoption des techniques analytiques par la future organisation, permettant ainsi aux membres de la direction de tirer plus rapidement parti des synergies créées.

En conclusion, c’est une année de transformation qui s’annonce pour les acquéreurs en quête d’opportunités de croissance. Les incertitudes politiques et économiques comptent parmi les nombreux enjeux auxquels ils devront faire face, mais les opportunités seront tout aussi nombreuses et les entreprises performantes sauront certainement les saisir.

Méthodologie de l’Observatoire trimestriel des fusions-acquisitions de Willis Towers Watson

  • Toutes les analyses sont faites du point de vue de l’acquéreur.
  • La performance du cours de l’action est mesurée en pourcentage de variation au cours de la période allant de six mois avant la date d’annonce de la transaction à la clôture du trimestre.
  • Ont été exclues de l’étude les acquisitions de participations minoritaires (lorsque l’acquéreur détenait moins de 50 % du capital de la cible à l’issue de l’opération). Ont été également exclus les soldes de participation (lorsque l’acquéreur détenait plus de 50 % du capital de la cible avant l’acquisition).
  • Seules les opérations finalisées d’une valeur d’au moins 100 millions USD ont été incluses dans cette étude.
  • Les données relatives aux transactions proviennent de Thomson Reuters.

Pour en savoir plus, vous pouvez télécharger l’enquête complète.


Notes de bas de page

  1. L’indice MSCI World est utilisé par défaut.
  2. La compilation des données par le Quarterly Deal Performance Monitor (QDPM, observatoire trimestriel des fusions-acquisitions) de Willis Towers Watson a débuté en 2008.

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