FFSA / Résultats 2010 : L’assurance-vie est-elle toujours le « poumon de l’économie française » ?

Bernard Spitz, qui vient récemment d’être ré-élu président de la Fédération Française des Sociétés d’Assurance, a de nouveau affirmé jeudi 23 juin lors d’une conférence de presse que l’assurance-vie est pour lui « le poumon de l’économie française ».

En effet, chiffres à l’appui, Bernard Spitz montre que l’assurance vie est un acteur essentiel de l’économie française. Produit d’épargne préféré des français, elle permet notamment de financer les entreprises, puisque pas moins de 940Mds d’euros, soit plus de la moitié de leurs placements, ont été en 2010 investis par les assureurs dans les actifs d’entreprises. Les assureurs financent également 50% de la dette domestique française, soit 16% de la totalité de la dette française. Ainsi, l’assurance-vie sera, pour Bernard Spitz, « au cœur du financement de la dette française à long-terme ». Tout ce qui pourrait déstabiliser ce moyen d’épargne serait ainsi « contraire à l’intérêt général ».

Un moyen d’épargne délaissé ?

Quelques indicateurs pourtant font planer des doutes sur l’avenir de l’assurance-vie. Le chiffre d’affaires de l’assurance-vie a en effet diminué de 13% sur les quatre premiers mois de 2011. L’une des causes principales de cette diminution sont les versements de prestations qui ont augmenté de 5,9% en 2010, affectant tous les types de contrat, petits et gros, du fait d’un besoin d’argent croissant des assurés.

Cette hausse des prestations a conduit l’assurance-vie à conserver un niveau de collecte nette tout juste équivalent à celui de 2009, s’établissant ainsi à 50,5Mds d’euros. De plus, bien que les cotisations aient augmenté en valeur absolue, passant de 89,5Mds d’euros en 2009 à 112,8Mds d’euros en 2010, la part de ces cotisations ont diminué. Alors que 84% de l’épargne était destiné à l’assurance-vie en 2009, cette dernière ne représente plus en 2010 que 69% de l’épargne des Français.

En effet, la confiance des ménages sur les marchés est en train de revenir, doucement. Alors qu’en temps de crise, l’assurance-vie offrait un placement sécurisé, il y a de plus en plus un arbitrage entre ce produit et d’autres formes de placements, surtout avec la menace de taxation plus importante qui a récemment pesé sur l’assurance-vie. Les premiers mois de 2011 n’ont fait qu’accentuer cette baisse du goût des Français pour l’assurance-vie. En effet, le chiffre d’affaires de cette dernière a chuté de 13% sur les quatre premiers mois.

Cependant, il est à parier que l’assurance-vie ait encore de belles années devant elle. En effet, si les prestations ont augmenté en 2010, les cotisations aussi ont augmenté, de 3,8%. De plus l’assurance-vie est encore un placement sécurisé qui rapporte à un taux important et en continu, à 3,4% en nominal, lorsque le livret A ne rapporte qu’à un taux de 1,5% en moyenne sur l’année. Elle reste donc un moyen d’épargne très rentable et sécurisant, contrairement à bien des placements.

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