Comme chaque année, nos équipes étudient l’évolution des remboursements complémentaires de santé. Leur analyse porte ici sur les prestations de l’année 2022 par rapport à 2021 ainsi que sur l’évolution mesurée sur les cinq premiers mois de l’exercice 2023 avec des données arrêtées au 15 juin 2023.

Sur l’année 2022, nous constatons une progression de 3,2% des prestations moyennes par bénéficiaire, avec une hausse de 10,4% en mai (liée au nombre de jours ouvrés plus importants en 2022), et une diminution de 2,5% en juin.
La hausse concerne la quasi-totalité des grands postes, la pharmacie étant le poste le plus impacté avec une hausse de 9,7% du remboursement complémentaire moyen.

Comme précisé, la pharmacie connaît en 2022 une hausse du remboursement complémentaire moyen de 9,7%. Alors que la baisse constatée sur 2021 (de près de 6%) s’expliquait principalement par le respect des gestes barrières, la levée progressive de ceux-ci et le retour à une vie “normale” marquent aussi un retour à une consommation classique.
Le remboursement moyen du poste Consultations augmente de 5,3% en 2022. Cette hausse est principalement liée l’évolution de la fréquence des médecines douces en 2022 de l’ordre de 14%.
Sur le poste dentaire, alors que la réforme 100% santé avait eu pour effet une hausse de 11% du remboursement moyen en 2021 (nette augmentation de la fréquence et du remboursement moyen sur les prothèses et inlays-onlays), cette dynamique semble se tasser sur 2022 avec une hausse du poste dentaire de 1,2%.
Le poste prothèses auditives pèse de façon significative sur l’évolution de la famille d’actes autres postes, avec principalement une augmentation de la fréquence de consommation, de 31% pour les équipements de Classe 1 et 6% pour les Classe 2.

Sur l’année 2022 nous pouvons observer que plus de 52% des prestations sont versées au titre du 1er semestre de survenance et donc 48% sur le deuxième semestre.
Ceci est logiquement dû à la saisonnalité, au fait que les mois de vacances d’été sont dans ce deuxième semestre et engendrent moins de consommation.
Cette donnée de répartition du poids par semestre est à prendre en considération dans l’analyse des résultats basés parfois sur le premier semestre sans reconstitution sur une année pleine (surestimation du ratio sinistres sur primes).

Sur la période analysée, de janvier à mai 2023 avec des données arrêtées au 15 juin 2023, nous constatons une progression de 4,6% des prestations moyennes par bénéficiaire par rapport à la même période de l’année 2022.
Nous pouvons observer une hausse significative sur le mois de janvier de 11,4% et une diminution en mai de -2,2% (étant donné une diminution du nombre de jours ouvrés en 2023, 19 vs 21 en 2022).
Nous notons une tendance haussière à la baisse de cette évolution depuis le mois de janvier.
Les principales variations s’observent sur les postes hospitlisation, médecine courante et consultations et visites de l’ordre de +7% pour ces trois familles d’actes.Nous pouvons de ce fait raisonnablement anticiper une dérive des prestations moyennes de l’année 2023 vs 2022 située entre 4% et 5%.
Il faudra toutefois ne pas oublier les impacts liés principalement au transfert de charges de la Sécurité sociale vers les organismes complémentaires qui pèseront en partie sur l’année 2023 mais de façon plus importante sur l’année 2024 (tarifs hospitaliers, hausse de bases de remboursement, désengagement de la sécurité sociale, convention dentaire, téléconsultations…)