Crise / Axa : « Nous continuons d’investir sur la dette de la France », déclare Henri de Castries

Invité hier de BFM Business, Henri de Castries s’est exprimé au sujet de la crise qui touche les marchés financiers. Le PDG du groupe Axa a notamment affirmé que sa compagnie d’assurances continuait d’investir sur la dette de certains pays européens, dont la France.

« Axa est concerné par la crise, mais Axa n’est pas fragilisé », déclare tout d’abord Henri de Castries, ajoutant que les marges de sa compagnie sont « des marges satisfaisantes dans la plupart de nos métiers ». Tout comme en santé et prévoyance, le secteur assurance dommages de l’assureur devrait réaliser une « excellente année » selon le dirigeant. « Ce qui souffre ce sont les activités d’épargne qui représentent 30% du résultat, parce que nos clients sont préoccupés, qu’ils ont des réflexes de précaution et parce que l’environnement des marchés n’est pas favorable avec des taux très bas et des marchés actions qui baissent », ajoute le PDG.

L’inquiétude de la dette des états souverains

Sur la question de la dette de certains états et le risque d’investissement des compagnies d’assurance sur ces pays, le dirigeant explique qu’ « Axa continue d’investir sur la dette de certains états européens (…) et nous continuons d’investir sur la dette de la France ». Il ajoute que « c’est un choix raisonné, car la France est un pays qui, depuis plus de trois ans, a commencé à entreprendre un certain nombre de réformes de structures qu’il faut approfondir (…) Nous ne sommes pas otages des variations de marché au quotidien ».

Face à cette situation à risque, Henri de Castries déplore au passage « une construction de l’Euro incomplète » sans processus de gestion de crise ni politique monétaire et fiscale convergente. Il ajoute que « sous la pression des marchés et de la crise, l’Europe est en train de construire cela à vitesse accélérée », en évoquant notamment le rôle du fonds européen de stabilité. « C’est un processus douloureux, on ne corrige pas trente années de dérive en 6 mois. Je pense que le rôle des dirigeants de grandes entreprises financières c’est d’essayer de gérer leur risque du mieux possible dans ces périodes de secousses (…) et essayer de donner de la direction et de la sérénité », explique-t-il ensuite.

Pas de crainte sur l’assurance-vie

A propos de la décollecte qui touche actuellement le secteur de l’assurance-vie, Henri de Castries s’est voulu rassurant. « Les fonds en euros, c’est à dire les fonds investis dans des actifs obligataires, peuvent sembler moins attractifs car les taux d’intérêt longs sont à des niveaux bas (…) et les gens préfèrent rester ‘liquides’ un peu plus longtemps ».

Et le dirigeant d’ajouter, « notre sommes toujours en cash flow positif sur nos activités d’assurance-vie, un peu moins que les années précédentes. Nous ne sommes pas particulièrement soucieux de développer à grande vitesse ces contrats d’épargne en euros parce nous pensons que les contrats en unité de compte c’est à dire investis en actions dans une perspective de long terme peuvent aussi être intéressants », affirme ce dernier avant de conclure que c’est une évolution qui ne l’inquiète pas outre mesure.

Groupama mal préparé à Solvency II ?

Enfin, sur la situation de Groupama, en difficulté depuis quelques semaines, Henri de Castries semble expliquer que l’assureur mutualiste n’a pas su prévoir la situation. A propos des allocations d’actifs, il affirme que « nous gérons dans un univers Solvabilité II, c’est à dire que nous avons anticipé les normes futures en matière de besoin en capital ». Le patron d’Axa de conclure que « bien sur cette crise nous affecte comme elle affecte Allianz et Generali, mais les très grands acteurs européens, depuis plusieurs années, avaient pris des mesures d’anticipation ».

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