Coupe du monde ski alpin : Les mauvaises conditions climatiques impactent les comptes des compagnies d’assurances

Comme Lindsey Vonn, la star du ski alpin, un courtier d’assurances a passé une très mauvaise fin de semaine dans la station suisse de Lenzerheide, qui devra être indemnisée d’environ 1,5M de francs suisses (1,2M d’euros) pour l’annulation de la moitié des Finales de la Coupe du monde.

Brouillard, précipitations, températures douces… En quatre jours, quatre des huit dernières épreuves de l’hiver sont passées à la trappe, ruinant non seulement les espoirs de Lindsey Vonn de remporter un quatrième grand globe de cristal, mais aussi les comptes des compagnies d’assurances.
“La saison s’était extrêmement bien passée, mais cette semaine est venue tout compliquer”, raconte Jean-François Rebut, représentant d’une grande société de courtage française, qui a sous contrat une dizaine de stations du circuit de la Coupe du monde. “C’est comme si j’avais fait tout mon slalom et que j’ai raté la dernière porte à Lenzerheide”, souligne-t-il.

Si chaque épreuve a un prix différent, le courtier estime, sans vouloir être précis, le coût du préjudice à 400.000 francs suisses (315.000 euros) pour la perte d’une course, soit plus d’un million et demi (1,2M d’euros) pour cette semaine.

Dans les prochaines semaines, il devra convaincre les assureurs de se réengager dans un sport qui dans leur jargon se résume en deux mots : intensité et fréquence. “Ce sont des sinistres d’intensité, car ils représentent des grosses sommes, et des sinistres de fréquence, car ils se produisent souvent”, explique M. Rebut.

Soumises aux caprices de la nature, les courses de ski alpin sont bien trop dangereuses pour qu’une compagnie d’assurance s’engage seule à couvrir les risques. Elles hésitent moins, regroupées en panel, à accepter tout un calendrier d’évènements qui permettent de mutualiser les risques sur l’ensemble de la saison.

“Mais chaque station paie son dû en fonction de ses propres statistiques : Wengen ne paiera jamais ce que Val d’Isère a pu subir”, explique le courtier.
“Il y a des stations qui sont à la limite de l’assurabilité. Heureusement que les courses prévues à Val d’Isère sont passées cette année…”

Une course annulée est comme un accident de voiture et tel un piètre conducteur, la station hérite d’un malus. Et la prochaine saison, ses primes d’assurance, qui se chiffrent en centaines de milliers d’euros, auront grimpé en flèche.

Aussi les organisateurs font-ils tout leur possible pour que les courses aient lieu, quitte à reporter d’heure en heure le départ dans l’espoir d’avoir une fenêtre météo favorable, ou inverser l’ordre des courses, un slalom pouvant se courir sans trop de risque dans le brouillard contrairement à une descente.

“Les mairies ne laissent plus les clubs des sports organiser des événements sans assurance, pour que les contribuables n’aient pas à rembourser des déficits pas possibles”, affirme M. Rebut.

Lenzerheide n’a pas eu de chance avec le ciel redevenu bleu dimanche après trois jours exécrables. Encore moins les assureurs, qui devront sortir leur carnet de chèques.

Lenzherde (Suisse), 20 mars 2011(AFP)

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