Coronavirus : Les experts d’assurance s’adaptent à la crise

une maison sinistree par un incendie

En pleine de période de confinement total dû au coronavirus, les experts d’assurance sont contraints d’adapter l’exercice de leur profession.

Les experts d’assurance sont par essence des travailleurs de terrain. Mais après l’appel du président de la République à rester confinés, ils sont contraints d’adapter leur mode d’exercice. « Au vu des annonces du gouvernement nous avons pris les mesures qui s’imposaient, à savoir basculer sur des expertises à distance », précise Christophe Arrebolle, président-directeur général de Stelliant.

Prêts à déclencher l’expertise force majeure

Pour autant, les experts se tiennent prêts à intervenir sur des situations bien particulières. « En cas de situation d’urgence, un expert pourra se déplacer sur le terrain. Cela peut par exemple concerner les menaces sur les hôpitaux ou les ehpad. En cas de sinistres, il faut pouvoir prendre des mesures conservatoires et de mise en sécurité du site. C’est ce que nous appelons l’expertise force majeure, explique Yann Bocquillon, directeur général du groupe IXI et responsable de la communication de la Fédération des sociétés d’expertise (FSE). Les entreprises partenaires avec lesquels nous travaillons sont également prêtes à intervenir dans pareille situation ».

Quelques jours après la déclaration d’Emmanuel Macron, « les conséquences sur l’activité sont minimes, souligne Christophe Arrebolle. Mais les choses pourraient évoluer la semaine prochaine ». Les cabinets et les sociétés d’expertise pourront toutefois traiter les stocks de dossiers en cours. « Avec la visio-expertise, l’activité devrait pouvoir se poursuivre quasi-normalement », poursuit le PDG de Stelliant.

Discussions avec la FFA

Malgré la continuité d’activité permise par les technologies, plusieurs interrogations demeurent. Notamment celle du respect du contradictoire prévu pour chaque expertise. Par ailleurs, la visio expertise ne se prête pas à tous les sinistres comme ceux survenus sur des toitures par exemple.

Le sujet des seuils jusqu’auxquels les experts peuvent recourir à la visio-expertise est également sur la table. « Nous discutons avec la FFA pour remonter ses seuils, pointe Yann Bocquillon. L’enjeu est de pouvoir intervenir sur un grand nombre de dossiers. Le risque, sinon, est que les experts se retrouvent complètement engorgés lorsque la situation reviendra à la normale ».

Toutes les expertises judiciaires ont par exemple été reportées. Elles seront reprogrammées dès la fin de la crise. Le seuil d’intervention pourrait par exemple être porté à 10.000 euros en assurance dommages nous indique un proche du dossier.

Une autre interrogation porte sur la question des envois de courriers en recommandé. « Comment faire s’ils n’arrivent pas ou si les personnes ne peuvent pas aller les chercher ? », s’interroge le directeur général du groupe IXI. Pour les entreprises, la question est encore plus prégnante puisque les bureaux ont été désertés et le courrier n’est plus forcément relevé.

Inquiétudes sur les délais de règlement

Enfin, la FSE doit se rapprocher de la FFA pour évoquer les délais de règlement sur les dossiers plus anciens. Ceux concernant les sinistres survenus avant le début de la crise. « Il pourrait y avoir un risque sur la trésorerie des sociétés d’expertise. Il faut éviter que ces délais ne soient trop dégradés », pointe notre source.

Une chose est sûre, les experts ont les yeux rivés sur le ciel et espère qu’aucune catastrophe naturelle ne viendra s’ajouter à la situation de crise actuelle.

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