Cat’nat’ : Les Français inquiets, mais peu concernés

Ce jeudi 30 juin, la Caisse centrale de réassurance (CCR), en préambule à la 7e journée CCR Cat, dévoilait les résultats d’un sondage mené par l’Ifop sur les Français et les catastrophes naturelles. Il en ressort que ces derniers sont inquiets par les phénomènes, tout en se montrant finalement peu concernés.

En introduction, Jérôme Fourquet, de l’Ifop, prévient tout de suite. Ce sondage a été réalisé du 10 au 13 juin presqu’au lendemain des crues qui ont touché la France. Les premiers résultats le montrent avec les mots crues et inondations les plus spontanément cités par les sondés (57%) lorsqu’on leur demande d’associer une idée aux catastrophes naturelles.

Les images qui ont tourné en boucle dans les médias ont certainement marqué les esprits, puisque 82% des personnes interrogées se disent inquiètes face au phénomène des catastrophes naturelles. Une proportion qui monte à 89% chez les 50-64 ans.

Reste que seules 53% se sentent concernées par ce phénomène. Peut-être en raison d’un manque d’information sur le sujet, en dehors des événements marquants. 50% des sondés se disent bien informés sur les risques de catastrophes naturelles. Ce chiffre grimpe à 63%, chez les personnes qui ont été victimes d’une catastrophe naturelle. « On sent que le sujet n’est pas au cœur des préoccupations des Français », commente Jérôme Fourquet. Sauf lorsqu’ils sont à la recherche d’un bien immobilier. Dans ce cas, ils sont 63% à se dire prêts à renoncer à une location ou un achat si le bien devait se trouver dans une zone exposée aux catastrophes naturelles.

Pour autant, le sentiment de rassurance fonctionne. 79% des interrogés s’estiment bien assurés. Une proportion qui apporte du grain à moudre sur une certaine forme de status quo concernant une réforme du régime cat’nat. « C’est un régime qui aujourd’hui fonctionne bien », estime Bertrand Labilloy, directeur général de CCR. Ce dernier illustre son propos en comparant avec l’Italie et l’Allemagne ou respectivement moins de 10% et environ un tiers des personnes seraient couvertes.

Même en se projetant sur 2050, ou en prenant le scénario central du Giec, la CCR prévoit un doublement du coût des catastrophes naturelles à environ 2Mds d’euros par an contre en moyenne 1Md d’euros entre 1989 et 2013, le système resterait viable. « L’inflation de la valeur des biens couverts, qui participe à la hausse du coût des catastrophes naturelles à l’horizon 2050, devrait naturellement entraînait une hausse des primes d’assurance et par conséquent une hausse des ressources du régime cat’nat », explique Laurent Montador directeur général adjoint de CCR. « Mais nous n’avons pas de dogme les proportions de la prime auto et MRH allouées au régime cat’nat », poursuit-il.

La hausse des recettes du régime cat’nat, n’est d’ailleurs pas la seule piste explorée pour réduire la sinistralité. La prévention est jugée cruciale par la CCR. « On note un écart de coût de 40% entre les communes qui ont un Plan de prévention des risques (PPR, ndlr) et celles qui n’en ont pas », souligne Antoine Quantin, directeur adjoint des réassurances et des fonds publics. Pour l’heure seuls 13.891 PPR ont été approuvés, alors que 32.709 communes sont concernées par une risque naturel selon les chiffres de la Direction générale de la prévention des risques. « Mais elles représentent 70% de la sinistralité de ces 15 dernières années », précise Antoine Quantin.

Comme il nous l’avait expliquait, Laurent Montador, milite également pour un risk management local.

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