Assurance vie : Vers une correction du marché en 2024 ?

jeudi 18 juillet 2024
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Facts & Figures fournit une première hypothèse sur le taux moyen des fonds euros en 2024.

INFOGRAPHIES - Le marché de l’assurance vie a enregistré une belle dynamique en 2023. Cependant, Facts & Figures anticipe une baisse des taux servis sur les fonds euros en 2024.

Le marché de l'assurance vie a continué de croître en 2023. Le segment de l'épargne standard ne représente que 28,9% de la collecte brute, contre 38,5% pour l'épargne patrimoniale et 24,8% pour la gestion privée. Le PER individuel continue de progresser et représente désormais 7,8% de la collecte brute.

Après des années de restrictions, le rendement moyen des fonds euros en 2023 ressort à 2,65%, en augmentation de 73 centimes, selon les calculs de Facts & Figures. Le cabinet estime à 18 milliards d'euros la décollecte sur l'épargne standard. Les épargnants ont privilégié l'épargne réglementée en 2023, attirés par un taux de rémunération du livret A de 3%. Sur les unités de compte, la performance moyenne nette de frais de gestion atteint 6,72%, selon le baromètre de Facts & Figures.

Par segment de marché, les mutuelles d’assurance et leurs filiales ont offert la rémunération la plus élevée sur leurs fonds euros (2,84%), suivies des bancassureurs (2,77%), des courtiers, CGP et acteurs internet (2,41%), et des agents et réseaux salariés (2,25%).

Certains opérateurs en gestion privée ont incité leurs clients patrimoniaux à investir fortement sur les fonds euros via des contrats dédiés (2 millions d’euros par contrat). Et ceci afin de compenser la décollecte sur l’épargne standard.

La PPB mobilisée

Les acteurs du marché ont fortement puisé dans la provision pour participation aux bénéfices (PPB) afin d’offrir ces niveaux de rémunération. De 2021 à 2023, les bancassureurs ont augmenté les taux moyens servis en épargne standard de 171 centimes. Leur taux moyen est passé de 0,79% à 2,50% en deux ans.

Par ailleurs, Cyrille Chartier-Kastler, fondateur de Facts & Figures signale que les taux servis sur les fonds euros des PER individuels, 2,41% en moyenne, ont été « relativement décevants » par rapport à l’assurance vie (2,65%).

Des taux supérieurs au rendement des actifs généraux

En 2023, les acteurs de l’assurance vie ont puisé dans leurs réserves pour offrir une performance supérieure au rendement financier moyen des actifs généraux (2,3%). Cette tendance ne pourra pas se poursuivre pendant des années, selon l'analyste, qui augure un retournement du marché. À titre d’exemple, les rendements financiers de l’actif général de gros opérateurs du marché (2,11% pour Prédica, 2,30% pour les ACM Vie, 2,46% pour Cardif Vie) sont clairement en dessous des taux servis. En plus, « il faut déduire les frais de gestion des contrats et le financement de la marge de solvabilité », signale Cyrille Chartier Kastler.

Un taux estimé à 2,50% en 2024

Au regard des forts efforts réalisés en 2023, Facts & Figures estime que le taux moyen servi sur les fonds euros en 2024 sera de l’ordre de 2,50%, soit une baisse de 15 centimes per rapport à 2023. Cette hypothèse se base sur un reflux de l’inflation à 2,6% et une baisse du rendement des obligations corporate. Facts & Figures anticipe également une probable baisse de 0,25% à 0,50% du taux du livret A au 1er février 2025. De son côté, le taux de l’OAT à 10 ans oscillerait entre 3% et 3,25%, toujours selon les hypothèses de Facts & Figures. Et la baisse moyenne de la valeur de l’immobilier de bureau serait de 20% à 30% sur 2023 et 2024.

Dans le cadre de son baromètre sur l'épargne-vie individuelle, Facts & Figures a analysé d’autres tendances de fond qui traversent le marché de l’assurance vie. « À ce jour, le nettoyage sur les unités de compte ne change pas la donne en ce qui concerne le niveau de frais », observe Cyrille Chartier-Kastler. Suite à la loi industrie verte, le flux additionnel dans les FCPR est estimé à 300M d’euros pour 2025, soit une augmentation de 50% sur les flux d’investissements en private equity. À 10 ans, le montant des encours potentiels du non-côté serait de l’ordre de 5,7Mds d’euros.

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