Assurance-vie : Fitch Ratings met en garde contre une rémunération trop “généreuse”

Malgré un appel à la prudence du président de l’autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) Christian Noyer en octobre 2014, les assureurs-vie ont bien rémunéré leurs clients. Ainsi l’agence de notation Fitch Ratings monte au créneau en condamnant la “générosité” des assureurs-vie français. 

Christian Noyer avait appelé les assureurs à revoir à la baisse les taux de rendement de leurs contrats en fonds euros pour l’année 2014. Les assureurs n’en ont eu cure et les taux de rémunération n’ont finalement baissé en moyenne que de 0,30% en rapportant en moyenne 2,50% aux épargnants. Ainsi l’agence de notation constate que “cela reste dans la lignée de la baisse constante depuis 2008.

Cependant l’agence de notation met en évidence le fait que l’OAT à 10 ans a quant à lui baissé de 1,60 point, “cela va réduire les marges des assureurs qui investissent sur des actifs dont les taux sont inférieurs aux rendements qu’ils proposent“, indique le communiqué de presse. “Ce phénomène est en partie endigué par le fait que les assureurs investissent dans d’autres actifs que les titres d’État par exemple dans les obligations d’entreprise.

Un risque sur la compétitivité

Les assureurs avaient déjà été rappelés à l’ordre en 2013 par le gouverneur de la Banque de France qui leur avait demandé une première fois de baisser leur taux de rémunération pour les contrats en fonds euros. “Si les assureurs ne baissent pas plus que ça leur taux de rendement, c’est parce qu’ils ont peur que cela n’affecte leur compétitivité“, indique le Fitch Ratings. Ainsi pour l’agence de notation, la note des assureurs et bancassureurs français reste stable bien que la question des taux de rendement trop élevés aient été prise en compte.

Selon l’agence de notation, les assureurs seraient convaincus de pouvoir pousser certains assurés vers des contrats en unités de comptes, des produits moins risqués pour les assureurs. L’autre particularité des unités de compte est qu’elles mobilisent moins de fonds propres des assureurs.

Cependant, Fitch Rating ne prend pas en compte l’aversion au risque des Français qui est bien connu. Ainsi les Français sont globalement réticents aux unités de comptes, car le support est certes plus rémunérateur, mais surtout bien plus risqué pour l’épargnant.

Ainsi, les assureurs, prenant en compte ce facteur, espèrent convaincre leurs clients de quitter les fonds euros pour des contrats multisupports on encore les nouveaux contrats eurocroissance. Certains y sont déjà parvenus à l’exemple d’Axa et de Groupama qui ont vue leur part d’UC fortement croître dans leur portefeuille. Axa France a ainsi placé 31% d’UC dans ses ventes de produits d’épargne en 2014 quand le marché réalisait en moyenne 17%.

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