Travailleurs non-salariés : quels sont leurs besoins ?

    Dommages, prévoyance, retraite, responsabilité civile… : les TNS sont-ils bien couverts et par qui ?

    Les travailleurs non-salariés (TNS) sont au nombre de 2,3 millions en France selon l’Insee. Il peut s’agir de professions libérales ou réglementées (médecins, avocats, notaires, huissiers de justice, comptables…), de chefs d’entreprise, d’autoentrepreneurs… Cette population a des besoins d’assurance variés : « Le marché des TNS recouvre des réalités très diverses. Selon les professions, libérales ou non, les revenus sont ainsi très disparates. Les taux de couverture sont donc également différents, en fonction des revenus ou de la situation géographique », confirme Jean-Christophe Boccon-Gibod, responsable du développement commercial du réseau Cardif et partenaires de BNP Paribas Cardif France.

    Prévoyance et retraite

    La majorité d’entre eux cherche à se couvrir en matière de prévoyance (en cas d’arrêt de travail ou maladie), de retraite, de responsabilité civile, de multirisque professionnelle ou encore d’assurance auto. Les contrats dits Madelin (prévoyance et retraite) sont spécifiquement dédiés à la population des TNS. Sauf que, « selon différentes statistiques, seul 1 TNS sur 3 disposerait d’une couverture en matière de prévoyance professionnelle, tandis que le marché est très florissant », précise Jean-Christophe Boccon-Gibod. Selon une étude de MetLife (réalisé fin 2014 auprès de 402 TNS et dirigeants de TPE), 59% des TNS ne s’estiment pas bien protégés en cas de décès, 69% d’entre eux se considèrent mal couverts en cas d’invalidité permanente et 71% en cas d’impossibilité temporaire totale d’exercer leur activité professionnelle.

    Même si le TNS travaille à domicile, il aura la nécessité de veiller à élargir sa couverture santé et ses garanties MRH ou à souscrire une multirisque professionnelle pour couvrir ses biens professionnels (stock de marchandises, matériel informatique, logiciels…), tout comme une RC Pro lui sera précieuse en cas de dommages causés au client ou à un tiers (marchandises endommagées, pertes de données, retard).

    Un marché plus concentré

    Une partie du marché étant encore à conquérir, les assureurs cherchent sans surprise à attirer les TNS dans leurs filets, quitte à les faire changer de crèmerie. « Ce marché est intéressant pour les assureurs, car il s’agit de personnes dont les besoins sont nombreux et qui sont seules pour se protéger, au niveau de leur retraite ou en matière de prévoyance », estime Jean-Christophe Boccon-Gibod. Pour capter cette clientèle difficile d’accès, un point de contact est incontournable pour les assureurs : les experts-comptables. « Ils jouent un rôle prépondérant dans l’appréhension de cette clientèle. Ces derniers étant nombreux à travailler avec des courtiers spécialisés dans la protection sociale, ils n’hésitent pas à orienter leurs clients vers eux », observe Jean-Christophe Boccon-Gibod.

    Les nouveaux entrants sur ce marché déjà très concurrentiel, ont cependant fort à faire : « Nous sommes face à un marché mature, peu challengé, et dont l’organisation est perfectible. Le marché des TNS est aujourd’hui quasiment captif des réseaux des compagnies d’assurance », déplore Humberto Miranda, directeur technique des assurances de personnes affinitaires chez AON France. De plus, tandis que les TNS et professionnels en général avaient plutôt tendance à s’adresser à plusieurs banquiers et assureurs différents il y a quelques années, ils tendent aujourd’hui à avoir un unique interlocuteur pour leur vie privée et professionnelle. Le marché est donc un peu moins atomisé.

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