Quand les risques numériques portent le marché de la protection juridique

    Les assureurs de protection juridique (PJ) tendent à renouveler leurs gammes en tenant compte des nouvelles attentes des particuliers et en intégrant les risques liés à Internet ainsi que ceux relatifs à la santé, particulièrement médiatisés.

    Les risques liés à Internet deviennent incontournables dans les offres de PJ. Les stratégies marketing des assureurs de PJ sont désormais souvent axées autour de ces nouveaux risques qui préoccupent grandement les Français. Le but est ainsi de renforcer l’attrait de l’assurance de PJ, un produit encore “jeune” sur le marché qui doit faire ses preuves et démontrer son utilité. “Deux forces structurent le marché, les nouveaux risques et les approches affinitaires“, indique Jean-Manuel Caparros, Axa PJ. “Les risques émergents nous imposent de revoir l’étendue de nos couvertures. Un enjeu fort puisque dans le cas des risques numériques, il s’agit d’une préoccupation importante des Français mais nous ne détenons pas d’historiques pour évaluer leur fréquence. Néanmoins, nous les avons inclus dans notre contrat de prévoyance Protection Familiale Intégr@le il y a un an et demi. Nous sommes en train d’étendre cette approche aux professionnels.

    Autre tendance, la segmentation des offres qui tend à s’affiner. Par exemple, Axa PJ propose une gamme d’assurances de PJ se déclinant sous différentes formules pour les particuliers (jeunes, familles, seniors « affluent ») et les professionnels (quatre formules en fonction notamment de l’ancienneté de l’entreprise, du chiffre d’affaires). L’assureur tend également à développer l’approche affinitaire sur ce créneau.

    Un enrichissement des gammes

    Parmi les acteurs qui ont récemment enrichi leur gamme, Groupama PJ, Protexia. “Sur le marché des particuliers, nous avons ajouté en 2013 la prise en charge des litiges liés à l’usurpation d’identité et à l’e-reputation”, indique Rose Marie Pardo, Groupama PJ. En 2011, nous avions instauré la couverture du divorce par consentement mutuel et la rupture de Pacs”. “Nous constatons une demande croissante des consommateurs vis-à-vis de nouveaux risques liés à l’usage d’Internet tels que l’e-fraude, l’e-réputation, l’usurpation d’identité ou encore le vol de données”, indique Claire Riollier, Protexia France (Allianz PJ). “Cela nous a conduit notamment à lancer une nouvelle offre en juillet dernier à destination des particuliers, Allianz PJ Vie Quotidienne. Nous y avons également inclus une couverture étendue des risques liés à la santé, risques fortement relayés par les médias lors d’affaires récentes qui mettent en cause, par exemple, des médicaments dangereux.

    L’approche marketing des contrats de PJ est souvent largement axée sur ces nouveaux risques. “L’habillage marketing des offres se développe avec des termes de garanties qui surfent sur les tendances du moment, en faisant notamment référence aux problèmes liés à internet, à l’usurpation d’identité“, détaille Gilles Garbe, APJ, assureur PJ de GMF et Maaf. “Or, ces garanties sont généralement déjà comprises dans les contrats complets. Par exemple, nous incluons les achats sur Internet ou les problèmes d’usurpation d’identité dans le cadre des litiges liés à la consommation ou aux infractions pénales.

    Des risques particulièrement médiatisés

    Si certains de ces nouveaux risques répondent à une réelle préoccupation des Français, leur couverture est rarement mise en œuvre. “En matière d’Internet, le nombre de litiges liés aux fournisseurs d’accès, aux achats en ligne sont très générateurs de contentieux”, précise Hubert Allemand, GIE Civis. “En revanche, les problématiques telles que l’e-reputation qui sont particulièrement médiatisés sont assez peu sollicitées.

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