Perspectives : Les garanties sur lesquelles comptent les IP pour grandir

    Outre les garanties traditionnelles de décès, invalidité et incapacité, les institutions de prévoyance misent pour se développer sur les secteurs liés aux enjeux sociétaux qui s’annoncent dans les prochaines années : la santé, la retraite supplémentaire, et la dépendance. Voici la première partie de notre article consacré à la santé et à la retraite supplémentaire. La seconde partie, sur la dépendance, sera publiée mercredi prochain et accompagnée d’un reportage vidéo.

    Alors que l’Assurance maladie a tendance à se désengager et que le régime des retraites (de base et complémentaire) ne suffit plus, les institutions de prévoyance misent sur des garanties d’avenir. Certaines sont déjà bien connues, comme la complémentaire santé. Les IP s’y sont mis depuis plusieurs années déjà, notamment à travers les accords de branche. En 2011, 8 branches ont créé des garanties frais de soins, soit 1 422 000 salariés supplémentaires couverts. Les contrats collectifs semblent l’emporter.

    « Le marché qui s’est développé ces 3 ou 4 dernières années, c’est la santé. Et cela va s’accentuer car c’est une réponse de justice sociale, et car certains partenaires sociaux veulent apporter des avantages à mettre en avant », prédit Henri Martinez, directeur général d’Adeis, structure qui regroupe plusieurs IP pour remporter des accords de branche.  « Au niveau des branches, il y a beaucoup à faire en santé. Bien qu’il s’agisse d’un risque très courant, c’est un très fort vecteur de croissance, plus que la prévoyance lourde », confirme Franck Girardeau chez D&O.

    Autre relai de croissance, la retraites supplémentaire. « Que ce soit via l’article 83, les contrats Madelin ou l’épargne salariale, il devrait y avoir de la place, dans le futur, pour les régimes supplémentaires, à titre individuel ou à titre collectif », analyse Philippe Dabat, chez Ag2r La Mondiale.

    Un climat idéologique plus favorable à la retraite supplémentaire

    Il faut dire que le climat idéologique semble plus favorable, selon les dirigeants du secteur : « L’idée de devoir compléter sa retraite par de l’épargne est devenue beaucoup plus naturelle », remarque Pierre Cellot, chez Mornay. Toutefois, certains freins sont encore présents, comme le contexte financier, mais aussi « l’ingénierie compliquée de ces contrats et la faiblesse de la rémunération des intermédiaires qui freine le développement de ces garanties », continue Pierre Cellot. Chez Mornay, l’épargne salariale constitue moins de 10M d’euros de chiffre d’affaires.

    Agrica, le groupe de référence pour la protection sociale du monde agricole, se développe petit à petit sur la retraite supplémentaire. « Nous couvrons l’ensemble de la branche des salariés d’organismes professionnels agricoles soit 250 000 salariés, et les cadres agricoles, environ 22 000 personnes », détaille Hervé Bachellerie, directeur général adjoint. Le groupe a également mis en place des services d’information pour répondre à la demande des entreprises et de leurs salariés.

    Aujourd’hui, la retraite supplémentaire des groupes de prévoyance représente 2,5Mds d’euros de cotisations annuelles. « C’est 25% des flux au titre de l’épargne-retraite, ce n’est pas négligeable », calcule Bertrand Boivin-Champeaux du CTIP avant de continuer : « Le sujet est devant nous. Le développement de ces régimes prendra sans doute 10 à 15 ans, le temps d’avoir plus d’informations sur les droits des jeunes générations. »

    Dernier relai de croissance : la dépendance. A suivre dans notre article de mercredi prochain.

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