Dossier : Niveau lobbying les assureurs n’assurent pas

    L’art du lobbying n’est pas donner à tout le monde. C’est surtout un métier et dans ce domaine les assureurs et mutuelles ne performent pas.

    Avec un encadrement des dépassements d’honoraires qui n’arrive pas, un Code la Mutualité toujours pas modifié et un ANI où les clauses de désignation ont été réintroduites… on ne peut pas dire que les grands chantiers santé soient pour l’instant une franche réussite. Et si les assureurs étaient de mauvais négociateurs ? On ne peut pas leur jeter la pierre, ceci n’est pas leur métier, mais quant on voit comment certains se sont fait rouler dans la farine, on peut se poser des questions.

    Le lobbying est très mal organisé entre la Mutualité et les bancassureurs, par exemple. Chacun abat ses cartes dans son coin”, nous explique Marie-laure Dreyfuss, directeur de Mission et responsable du Pôle Gouvernance et Contrôle Interne chez Actuaris. En effet si la FFSA ou encore l’Apac essaient de faire, actuellement, pression sur les parlementaires pour que la loi sur l’ANI soit amendée des désignations de branches, pour l’instant rien ne bouge et pour cause. “C’est truculent de voir comme les législateurs freinent des quatre fers sur le sujet des dépassements d’honoraires et des réseaux de soins par exemple. Aucun encadrement ou loi n’a encore été trouvée à cause du lobbying des professionnels de santé qui est très fort. Je peux vous dire que si c’était la Sécu qui prenait en charge ces dépenses, cela ferait longtemps que les choses seraient cadrées”, commente Olivier Arroua, associé de Selenis.

    En moyenne, un opticien peut se faire jusqu’à 65% de marge sur les produits qu’il vend tout comme les audioprothésistes et certains ne veulent pas que cela change en intégrant un réseau. En ce qui concerne les dépassements d’honoraires même combat. Certains grands médecins ou notables du marché professionnel de santé ont de nombreuses accointances avec les parlementaires, d’où l’encadrement sur les dépassements d’honoraires qui piétinent. “Il n’y a que les mutuelles étudiantes qui savent faire du lobbying. Elles ont un modèle déficitaire depuis des années et pourtant la machine tourne…”

    Le temps fera son travail et dira si les assureurs ont réussi à faire entendre leur voix, mais à première vue, niveau lobbying, on ne peut pas dire qu’ils assurent.

    Que pensez-vous du sujet ?