L’Orsa est-il un chantier prioritaire de Solvabilité II ?

    Alors que les assureurs finalisent le pilier 1, se penchent sur les exigences du reporting (pilier 3) et poursuivent leurs travaux sur la gouvernance, l’Orsa, pour Own Risk and Solvency Assesment, est venu ajouter une couche supplémentaire de travail. Avec des différences dans le niveau de priorité.

    Ne leur parlez pas de l’Orsa. « Pour le moment, il faut déjà finaliser ce qui a été commencé avant de se pencher sur ce point » balaye Yannick Bonnet en charge du dossier Solvabilité II au Gema.
    L’Orsa, introduit par l’article 45 de la directive Solvabilité II constitue le cœur du pilier 2. Après l’analyse quantitative du Pilier 1, les assureurs doivent présenter une analyse qualitative de leurs risques.

    « L’évaluation des risques et de la solvabilité est un gros chantier pour les assureurs, particulièrement pour 2012 » confie Céline Blattner, actuaire associé chez Actuaris. Mais l’Orsa est transverse. « Il est au milieu car il faut un processus pour piloter et suivre ses risques mais également le traduire par des indicateurs et des calculs. »

    L’Orsa rejoint les piliers entre eux, mais n’est pas encore très net. Et ce côté transverse le rend parfois plus difficile à appréhender, moins réglementaire et plus propre à la stratégie. D’autant que l’Orsa a mis beaucoup de temps à se dessiner et n’est pas encore complètement finalisé. Et dans ces cas, les indications de l’ACP ou d’autres a permis aux entreprises d’y voir plus clair sur les attentes.

    « L’Orsa n’est pas le chantier de 2012. Tant qu’une direction générale ne sait pas combien Solvabilité 2 va lui coûter, vous ne mettez pas forcément en place l’Orsa. Ce que demande en premier l’ACP c’est le reporting » appuie Yannick Bonnet.

    Créé pour que les entreprises prennent conscience de la différence entre leur estimation de leur solvabilité et la réalité, c’est à dire qu’elles soient capables de « s’autoévaluer », l’Orsa s’ajoute aux autres exigences du pilier 2 mais doit être appliquer dans chaque entité d’un groupe, ce qui a pour tendance de multiplier les Orsa.

    « La mise en place du pilier 2 touche aussi à la culture d’une entreprise et est fonction des dirigeants. Certains estiment que la réforme n’a pas à toucher à la gouvernance, d’autres que c’est une bonne occasion de le faire » prévient Céline Blattner. D’autant que tant que rien n’est arrêté, notamment sur les textes de niveau 2. Alors en attendant, il semble bien que ce sont les autres piliers que les assureurs construisent.

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