Les perspectives de l’assurance dommages en 2015

    Après une année compliquée sur le front des intempéries (une de plus), les assureurs des dommages doivent faire face à de nouveaux défis, entre loi Hamon et innovation.

    La loi Hamon et ses inconnues

    L’année 2014 s’est conclue sans bonne surprise pour le secteur de l’assurance. Le décret portant sur la partie “résiliation des assurances” de la loi consommation de Benoît Hamon a été publié le 31 décembre, pour une application au 1er janvier. Le secteur, mutuelles d’assurances en tête, avait pourtant milité depuis plusieurs mois sur un assouplissement des délais d’application, puisqu’il n’était plus possible de revenir sur le texte. Las, Bercy a décidé de suivre sa ligne de conduite en rendant possible la résiliation d’une assurance auto, habitation ou affinitaire, sous certaines conditions.

    Les conséquences sont encore difficiles à estimer. Hausse des prix, volatilité des portefeuilles, sélection des risques et segmentation sont au centre des stratégies des organismes. Mais entre un assureur habitué à un taux de résiliation de 15% et une mutuelle “affinitaire” qui flirte avec les 4%, les approches seront sans doute différentes. Restent les tarifs et les comparateurs – les intermédiaires les plus intéressés par ce texte – pour révéler la tendance des consommateurs de cette première année d’application.

    Les intempéries dicteront-elles leur loi ?

    Alors que 2014 avait commencé avec de violentes intempéries le long des côtes bretonnes et de la façade atlantique, 2015 semble plus calme. Pour le moment. L’un des pires événements de 2014 pour le secteur aura été l’épisode d’orages de grêle du mois de juin, et ses corollaires. Avec une facture estimée à 850M d’euros, la moitié des 1,8Md prévus sur l’année 2014, les sinistres, moins réassurés que les dégâts cat’ nat’, vont peser sur les résultats.

    Les tarifs augmenteront en majorité, mais très légèrement. Avec un coût de la réassurance en baisse sur cette catégorie pour 2015 qui aura permis des couvertures plus prudentes, il faudra surveiller les résultats financiers pour mesurer la capacité du secteur à faire face.

    L’innovation arrivera-t-elle ?

    Si les objets connectés ont fait une entrée remarquée dans les intentions des assureurs, leur utilisation, par les clients, reste encore à inventer. Mais les boîtiers dans les véhicules à moteur, la gestion du risque dans les habitations, alors que les détecteurs de fumée deviennent obligatoires en mars prochain, pourraient amener les assureurs à mieux maîtriser leurs ratios combinés.

    Dans les risques d’entreprise, une meilleure année en termes d’activité évitera également les sinistres liés à la crise. Quelques motifs d’espoir existent donc, dans une activité extrêmement concurrentielle et à l’équilibre technique toujours aussi difficile.

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