Les perspectives de l’assurance dépendance en 2015

    La dépendance va devenir un enjeu majeur dans les années et les décennies à venir. Un projet de loi voté en septembre 2014 apporte quelques réponses quant à la place de l’Etat. De son côté, le secteur de l’assurance continue de sortir des produits destinés à couvrir ce risque. Pour autant, une réforme structurelle de la prise en charge de la dépendance semble inévitable.

    Le démographie des personnes âgées va exploser d’ici à 2040. Le nombre de plus de 80 ans devrait doubler d’ici 15 ans imposant au pouvoir public et au secteur de l’assurance de prendre des mesures pour mettre en place des solutions globales et pérennes.
    Le gouvernement a dégainé un projet de loi adopté au mois de septembre dernier. En sus des différents dispositifs d’aide au maintien à domicile, le texte prévoit une modification dans l’allocation de la Contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (CASA). Cette dernière, qui s’exprime sous la forme d’un 0,3% des pensions des retraités assujettis à la CSG, sera intégralement utilisée pour la financement des différentes mesures prévue dans le projet de loi en 2015. Soit 682,5M d’euros. Une somme en-deça des besoins estimés à environ 2Mds d’euros par an.

    La moitié de ces 682,5M d’euros servira à couvrir la revalorisation de l’APA. Dès lors, va se poser la question du financement de l’allocation. Les départements ont dépensé 5,5Mds d’euros au titre de l’APA. Ils ont été remboursés à hauteur de 1,728Mds d’euros par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie en 2013. La pression budgétaire qui repose sur les conseils généraux pourrait rendre difficile le financement d’une allocation dont le poids financier va aller croissant dans les années à venir.

    Développement de l’assistance en 2015 ?

    L’APA ne permet pas en outre de couvrir les besoins financiers des personnes en perte d’autonomie qu’elles restent à domicile ou qu’elles soient placées en établissement spécialisé. Il leur reste alors à se tourner vers l’assurance privée. Dans le modèle actuel, cette dernière est incontournable. Pourtant la souscription des contrats dépendance peine à décoller. Les sujets du vieillissement et de la dégradation physique et morale restent tabous. Idéalement, les assurés devraient souscrire avant la perte d’autonomie. Une fois cette dernière installée, les conditions d’acceptation des dossiers se durcissent. Mais cela signifie potentiellement investir à perte dans un contrat dont les garanties ne seront peut-être jamais activée.
    Une incitation fiscale ou une garantie dépendance incluse dans des contrats d’épargne permettrait de relancer le marché.

    En 2015, le secteur pourrait travailler sur les réponses apportées par les nouvelles technologies à la question de la dépendance et plus particulièrement au maintien à domicile. Après le volet assurance, ce serait alors celui de l’assistance qui se développerait.

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