L’éditique, parent presque oublié dans les rapprochements

    Démarche qui regroupe l’ensemble des outils, services et moyens informatiques appliqués à l’édition de documents, l’éditique est, de par sa définition, une fonction centrale de l’entreprise. Elle l’est d’autant plus dans l’assurance où la communication passe par le document client, qu’il soit papier ou électronique. Comment alors expliquer l’attitude négligente de bon nombre d’entreprises qui consiste à la traiter souvent en dernier ?

    Selon un spécialiste de ce domaine d’activité, « marketing, système de production, outil de reporting et décisionnels ont occupé le haut du pavé lors de notre processus de fusion. Et ce n’est qu’en dernier lieu que le nouveau groupe s’est rendu comme de son oubli. Une erreur grave car les modifications apportées dans les outils de l’entreprise doivent être prises en compte dans l’univers de l’édition documentaire, fonction transversale ». Car comment imprimer et gérer des documents dont les environnements applicatifs ont été modifiés si les changements orchestrés doivent être pris en compte dans l’éditique ?

    Au-delà de cette problématique, la rationalisation des outils s’impose, au même titre que pour les autres domaines. Il faut analyser les moteurs de composition en présence et choisir le plus pertinent en fonction de la stratégie du groupe. Très souvent, en amont de l’éditique, la direction de systèmes d’information se charge de la gestion des données sachant qu’elle doit travailler avec la direction marketing métier qui conçoit et gère son courrier, y compris publicitaire. Là également, l’harmonisation des pratiques constitue un moment important. Faut-il décentraliser la production du courrier ou alors conserver sa centralisation ? Les choix opérés ont un impact sur les équipements en aval. Une fonction aval qui se charge de la production des documents soit en mode externalisé auprès d’un prestataire de service ou en interne, dans des centres de reprographie.

    Dans certains cas, le nouveau groupe a décidé purement et simplement de fermer l’ensemble de ses centres de reprographie pour des raisons d’optimisation de coûts et/ou de recentrage sur ses métiers. D’autre ont maintenu le statu quo ante.

    Quoi qu’il en soit, la rationalisation de la fonction éditique mérite d’être prise en compte très amont dans le processus de regroupement. Car de sa maîtrise dépend beaucoup la circulation des messages formulés par l’entreprise. A l’heure du marketing digital, l’efficacité de ces outils permet d’optimiser la production de message, qu’ils soient digitaux comme sur support papier. L’offre d’infrastructure en la matière est désormais mature. Et permet de gérer le courrier dans une logique multicanale, voire omnicanale. En pleine fusion, il est nécessaire d’identifier quels messages seront traités électroniquement et/ou ceux qui seront imprimés. En couleur ou en noir et blanc, sur quel format de papier, et à quel coût.

    Posées en avance de phase, ces interrogations permettront de rentre à l’éditique toutes ses lettres de noblesse dans un environnement de l’interaction client qui doit respecter les choix du consommateur en matière de canal de communication avec son fournisseur.

    M. E.

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