Le séisme japonais et les impacts financiers

    Le secteur de l’assurance, dont certaines entreprises sont cotées, et qui investit beaucoup dans les dettes souveraines et les obligations d’entreprises n’a pas vraiment souffert des mouvements sur les marchés financiers. Ces derniers sont restés maîtrisés et localisés au Japon.

    Quelques heures après le séisme au Japon, les cours de bourse des titres de Scor, de Munich Re, de Swiss Re se dégradaient. Dans le même temps, Axa en France et Allianz en Allemagne subissaient la même défiance des marchés.

    Pendant une semaine, les bourses ont suivi la même tendance, se retournant les unes après les autres vers des hausses plus logiques. L’impact pour les assureurs et principalement pour les actifs placés restera limité.

    Logiquement, au Japon, le marché boursier a, dès le séisme, entamé une baisse qui n’avait rien d’irrémédiable, celui-ci se redressant quelques jours après. Le pays dont le système d’assurance sur les catastrophe naturelle laisse présager une grande partie de la prise en charge par l’État, a rapidement émis des liquidités pour soutenir l’économie locale notamment.

    Le Japon n’était pas seul, car le G7 a pris assez rapidement des mesures en faveur du yen, la monnaie japonaise ayant été au centre de toutes les spéculations, en prévision des besoins de liquidités des assureurs et entreprises locales pour les réparations.

    Un impact limité

    Les assureurs justement ont été un peu malmenés, notamment en prévision des indemnisations. La spéculation sur le yen ayant été rapidement éteinte, la situation semble plus normale. Pour le secteur de l’assurance dans son ensemble, c’est à dire en y incluant les assureurs étrangers, il apparaît qu’ils sont peu concernés.

    « Les entreprises d’Amérique du Nord ou d’Europe sont modestement concernées par les événements du Japon » reprend Didier Folus, professeur à Paris-Dauphine et à l’Enass. « Hormis quelques secteurs (comme le luxe, ndlr), le phénomène n’aura pas plus d’ampleur que ça ».

    « Je n’ai pas l’impression que le secteur de l’assurance et de la réassurance dans son ensemble ait beaucoup souffert » poursuit-il, « mais il faut distinguer les destructions du tsunami et du tremblement de terre, qui ont produit des dommages à rembourser et un impact qui sera digéré, de la dimension nucléaire, plus incertaine, pleine d’inconnu. »

    L’implication, dans les actifs gérés, des assureurs du reste du monde au Japon reste limitée, du fait d’une croissance qui n’était plus flamboyante depuis quelques années déjà.
    Reste à savoir comment un état dont la dette est estimée à 200% de son PIB peut faire face à une nouvelle émission, et le risque pour les entreprises comme les assureurs qui allouent des actifs en dette souveraine. Didier Folus s’attend à « peu d’impact car la part est relativement faible. Même si la qualité de la dette se dégradait. Peut-être à la marge… » sous-entend-il, pour certains investisseurs restés au Japon malgré des rendements faibles.

    Traditionnellement, ce sont les Japonais eux-mêmes et les entreprises locales qui souscrivent à cette dette souveraine. Une nouvelle émission, dans un pays touché par une croissance ralentie et une population en difficulté, pourrait donc peser.

    « J’ai vaguement l’impression que la croissance économique mondiale future questionne plus. Le Japon, qui était en perte de vitesse, ne pèse plus autant dans la croissance mondiale » conclut-il. Pour les assureurs occidentaux, les soubresauts des marchés financiers n’auront donc pas eu de réel impact, tant que la situation reste sous contrôle tout du moins.

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