L’assurance directe vers la rentabilité ?

    Les modèles d’assurances directes sont nombreux. Les filiales de grands groupes se sont emparés du marché mais peinent encore à trouver l’équilibre. Difficile d’être rentable quand l’installation d’une marque demande des investissements conséquents.

    « En 2011, nous serons rentables sur l’activité directe » révélait en juin dernier Denis Duverne, directeur général délégué du groupe Axa.
    L’assureur, présent dans dix pays dans le monde avec une activité de vente directe, a fait de cette branche l’un des piliers de son développement dans le cadre du plan trisannuel.

    Le meilleur représentant d’Axa en assurance directe reste Direct Assurance, qui s’est fortement développé sur le téléphone et qui a réussi son passage sur Internet.
    « Les premières années de rentabilité ont commencé au début des années 2000 » selon Yves Masson, directeur général de la filiale de distribution directe. Le point d’équilibre atteint, l’assureur a stabilisé ses résultats au début des années 2000 avant de devenir pleinement rentable ces dernières années.

    L’année 2010 a été bonne sur le marché de l’assurance directe et tous les acteurs en ont profité. Mais la maturité du portefeuille, nécessaire pour atteindre la rentabilité, n’est pas encore atteinte pour les acteurs nouvellement arrivés.

    Direct Assurance et les autres

    En août dernier, lors de l’annonce des résultats semestriels, Groupama expliquait que sa filiale de vente directe et « low cost », Amaguiz, « conserve un an d’avance sur son plan d’affaires ». Avec 95.000 contrats auto et 25.000 contrats habitation à fin juin, la filiale de Groupama a dépassé le point mort, situé, selon l’avis de tous, aux alentours des 100.000 contrats. Rappelons toutefois qu’en 2010, Amaguiz avait doublé son chiffre d’affaires par rapport à 2009, en avançant à grande vitesse. Amaguiz se distingue toutefois de ses concurrents par les investissements publicitaires conséquents chaque année.

    Le problème est le même pour IdMacif, parti avec des investissements moindre, notamment en communication off-line. Dans les comptes 2010 et le rapport financier, la filiale est décrite en déficit de 10M d’euros sur l’année. « La marge réalisée est extrêmement faible en assurance directe. Le ratio combiné est parfois au-dessus de 100 dans cette branche » détaille Yannick Schmitz, le directeur général d’IdMacif.

    Les modèles de ces trois assureurs directs diffèrent. Reste à séduire également les bons risques, c’est à dire les clients prêts à payer plus que le prix d’appel tout en représentant une sinistralité maîtrisée. Une clientèle qui pourrait déjà être dans le portefeuille des assureurs direct, loin des idées reçues en matière de clients des assureurs « low costs ».

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