L’Amrae : Modestes moyens, mais grandes ambitions

    L’Amrae ? Trois jours de congrès, plus de 2000 participants, des intervenants prestigieux avec les Rencontres… Mais aussi des dizaines de stages courts spécialisés, l’organisation des cycles plus longs du CEFAR et de l’ARM,… autant de formations auxquelles près de 350 stagiaires ont participé en 2015… et bien sûr des réunions, des groupes de travail et des publications… Mais comme fait l’Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise (Amrae) ?

    Difficile en effet pour le novice de comprendre comment autant d’évènements différents peuvent être pris en charge humainement et financièrement par une association professionnelle aux moyens relativement modestes comme l’Amrae.
    L’Amrae se veut être en France la référence des métiers du risque et des assurances en entreprise. Mais comment assumer cette mission qu’elle s’est fixée, avec 600.000 euros de budget ?

    Au sein de l’association loi de 1901, l’Amrae rassemble un peu plus de 1.000 membres intéressés à la gestion des risques dans l’entreprise. Les trois quarts d’entre eux sont des risk managers, les autres membres sont issus d’organisation partenaires des risk managers, comme des cabinets d’avocats et des éditeurs de logiciels. A raison d’une cotisation annuelle de 555 euros, l’association a donc un budget annuel de l’ordre de 600.000 euros.

    Pour éviter toute confusion des rôles, les assureurs n’avaient en effet historiquement pas le droit d’adhérer à l’Amrae, et n’apportent donc pas de financement.
    Pour être précis, il y a désormais une petite exception à cette règle : grâce à une modification des statuts de l’association, depuis l’année dernière, les risk managers des compagnies d’assurance sont aussi des risk managers comme les autres et peuvent donc devenir membres de l’Amrae. Rien toutefois qui annonce une croissance en flèche de la taille et des moyens de l’association.

    Une association et deux filiales

    Avec ces 600.000 euros, pas de quoi donc payer ne serait-ce que les charges salariales des dix salariés travaillant pour la profession. En fait, l’organisation a trois piliers : l’association et deux filiales portant des activités commerciales permettant de financer les charges globales de fonctionnement. « L’association loi de 1901 a pour vocation essentielle de représenter la profession de Risk Manager », explique Bénédicte Huot de Luze, déléguée générale de l’Amrae. « Les activités commerciales – formation et Rencontres – sont logées dans des filiales. C’est une règle de management des risques ! Si une activité rencontre des problèmes, ils restent circonscrits à la société qui les porte, et l’association n’est pas mise en péril », ajoute-t-elle.

    Une bonne partie de l’activité visible tout au long de l’année est donc logée dans la structure dédiée à la formation. Amrae Formation, créée en 2003, affiche pour 2014 un chiffre d’affaires d’un peu moins de 900.000 euros. Dans cette structure, les frais liés à la formation, notamment la rémunération des formateurs – les adhérents de l’AMRAE apportent ponctuellement leur témoignage, mais sont bénévoles. « L’activité de formation est à l’équilibre : les investissements y sont importants. La licence ARM est coûteuse. Ses supports pédagogiques ont été totalement refondus. Le projet Labellisation et le dépôt de licences au RNCP induisent aussi des frais significatifs », explique Bénédicte Huot de Luze.

    A l’équilibre grâce aux Rencontres

    Quiconque s’intéresse au monde de la formation sait aussi que la réforme engagée début 2015, qui porte à la fois sur le mode de financement des formations et la mise en place du compte personnel de formation a grippé le système. « La réforme de la formation est un véritable cauchemar. Si notre chiffre d’affaires n’a baissé que de 20% en 2015, c’est grâce à la qualité de nos  programmes CEFAR et ARM qui se sont bien maintenus » confirme la délégué général de l’association.

    C’est grâce aux Rencontres, qui commencent mardi 2 février, que le groupe Amrae équilibre ses comptes. Les Rencontres de l’Amrae s’achèvent vendredi 5 février. Ce grand raout organisé à Lille cette année constituent pour les risk managers LE grand rendez-vous de l’année. Chaque année, « Les Rencontres sont volontairement organisées après les renouvellements, afin que tous puissent se rencontrer et travailler dans une atmosphère apaisée et même festive », explique Bénédicte Huot de Luze.

    Depuis plusieurs années, la fréquentation de ce rendez-vous dépasse le cap des 2.000 inscrits et à peu près le quart sont risk manager. Pour que les congressistes puissent tirer pleinement parti de la réunion de 2.000 spécialistes du risk management et de l’assurance en un même lieu et pendant plusieurs jours, l’Amrae a progressivement institué la vente de stands à des partenaires, assureurs et prestataires. « Les partenariats ont été mis en place pour financer le village, qui procurent des espaces de travail et d’échanges, souligne Bénédicte Huot de Luze avant d’ajouter, les Rencontres, c’est beaucoup de scientifiques, pas mal de business et du festif en soirée. »

    « En règle générale, les interventions ne sont pas rémunérées. Seuls quelques participants en plénière le sont. Les montants demandés par leur organisation ou fondation varient entre 1.000 et 5.000 €HT, très exceptionnellement plus. Si nous nous fixons des plafonds, en bon Risk Manager, quel que soit l’intervenant, nous analysons le coût opportunité au regard de l’intérêt scientifique et médiatique. »

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