La hausse de la taxe sur les complémentaires santé n’affectera pas la réassurance

    La réassurance “de personnes” devrait elle-aussi conserver des tarifs stables. D’autant que les réassureurs sont optimistes pour les années à venir, tant la santé et la dépendance sont des sujets de premier ordre.

    Votée le 14 septembre, la fin de l’exonération sur les contrats santé solidaires relève de 3,5 à 7% le montant prélevé sur la cotisation encaissée par les assureurs.
    Pour la réassurance, l’impact sera limité. « Comme pour les assureurs directs, nous ne serons affectés que sur les quelques mois, d’octobre à décembre, non prévu dans les tarifs 2011. La répercussion en 2012 sur les assurés ne changera donc rien pour nous » explique Pierre-Alain de Malleray, directeur général de MutRe.

    Le réassureur des mutuelles, numéro 1 de la réassurance santé en France, prévoit ainsi une baisse de 0,8% de son chiffre d’affaire en santé en 2011 par l’effet de la taxe, du fait des traités proportionnels.
    En France, le marché de la santé est peu réassuré et comptait, selon les chiffres de l’Apref pour 2010, 257M d’euros de cessions.

    L’autre inconnue liée à la taxe est le taux de chute. Personne ne sait encore de combien il sera, mais il pourrait affecté là encore la réassurance. Pour autant, les précédentes hausses de cotisations, notamment celle intervenue pour l’année 2011 de l’ordre de 7 à 10%, n’a pas entraîné de fortes résiliations. Pour MutRé et son directeur général « nous ne nous attendons pas pour 2012 à des bouleversements majeurs, si ce n’est les éventuels taux de chute du fait de la taxe qui sont difficiles à quantifier ».

    Se dirige-t-on vers plus de réassurance en santé ? « Les trois grandes raisons du recours à la réassurance pour les mutuelles santé sont la solvabilité, le soutien technique et le besoin d’aide pour un développement commercial. Ces trois points restent d’actualité pour 2012, donc je ne vois pas un tarissement du besoin de réassurance pour l’an prochain » confie toutefois Pierre-Alain de Malleray qui relève toutefois les mouvements de consolidations des mutuelles qui a pour effet de gommer les besoins de solvabilité des petites mutuelles.

    Dans ce paysage de la réassurance « vie » pour la branche santé, prévoyance et dépendance, la dépendance revêt un atour très particulier. Selon les chiffres de l’Apref pour 2010, les cessions se sont élevées à 247M d’euros. « Historiquement, les réassureurs ont apporté beaucoup sur le risque dépendance qu’ils portent à près de 70% » selon le directeur général de MutRé.

    Beaucoup de réassureurs se positionnent en effet sur la dépendance, apportant à la fois expertise technique et capacités à porter ce risque long, facilitant ainsi la mise en place de produit pour les assureurs. Pour la réassurance « de personnes », l’opportunité de développement est grande en regard de ce que peuvent proposer les réassureurs de biens et responsabilités.

    Que pensez-vous du sujet ?