L’assureur est-il macho ?

    Le constat est simple : il suffit de regarder la composition des instances dirigeantes des entreprises du secteur pour se poser la question : les assureurs sont-ils machos ? Pourtant, au même titre que les fonds propres, la loi va bientôt imposer un renflouement de femmes dans les conseils d’administration.

    4/15 pour Axa, 2/18 pour CNP Assurances, 1/8 chez Generali, 5/18 chez Groupama SA, 2/14 pour Natixis, 1/13 à Covéa,  et 0/11 chez Allianz, le mauvais élève. Il ne s’agit pas vraiment de notes, quoi que pour être bon élève il faudrait juste avoir la moyenne, ni plus ni moins. Cela permettrait d’atteindre la parité. Ces chiffres représentent le nombre de femmes qui siègent dans les conseils d’administration ou chez les dirigeants d’entreprises.

    Si les femmes sont aussi nombreuses que leurs acolytes masculins à travailler dans les sociétés d’assurance en France, leur représentation à des postes clés se raréfie comme les liquidités. La France, 5e puissance mondiale, est au 46e rang en termes de parité. Le secteur de la finance, réputé comme tel, ne fait pas tâche dans le panorama : banques et assurances confondues comptent 10 voire 15% de femmes dans leurs conseils d’administration, à tout casser.

    40% d’ici 2017

    Selon Martine Prual, chasseuse de têtes et créatrice de la société MPC, « Les postes de direction restent éminemment masculins, lorsque les postes dits d’exécution se sont largement féminisés. Quoique dans le secteur de l’assurance dans les mutuelles privilégient beaucoup plus la parité. » Dans cinq ans, les choses auront-elles changé ? Car bientôt (à l’horizon 2017), la loi Copé-Zimmermann imposera, du moins pour les sociétés cotées en bourse, un taux de femmes dans les conseils d’administration et de surveillance qui ne pourra être inférieur à 40%.

    Deux firmes font déjà figures d’exceptions – qui n’ont pourtant rien d’exceptionnel : BNP Paribas et la Société générale comptent plus 20% de femmes dans leurs instances dirigeantes. Elles ont en tout cas atteint la première échéance, puisque la loi Copé-Zimmermann fixe en effet un premier seuil de 20% d’ici 2015. Alors si certaines enseignes du secteur de la finance  parviennent à féminiser leurs têtes pensantes, pourquoi le cas de l’assurance resterait-il si particulier ?

    Un profil type

    L’accession éventuelle de la gauche à la présidence de la République pourrait aussi amener de nouvelles lois plus radicales sur l’égalité professionnelle notamment sur les salaires.  Si de son côté Martine Prual, qui recrute des cadres, n’a jamais constaté de différences, la disparité salariale, qui se situe sur le plan national à 17% en moyenne à postes égaux touche généralement les postes d’exécution.

    Et si d’aucun dira qu’ « une loi est faite pour être contournée », d’aucune préfèrerait y croire. « Le risque, c’est que les entreprises préfèrent payer l’amende » considère, dubitative, Martine Prual. « C’est déjà ce qui se passe avec les handicapés. »

    Le profil type de l’assureur dynamique reste en effet un homme blanc, âgé de 25 à 40 ans. « Une femme entre 27 et 32 ans, qui n’a pas encore d’enfant a de grandes chances de devenir maman prochainement. Les employeurs préfèrent donc favoriser les hommes, qu’ils considèrent plus disponibles », explique Martine Prual.

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