Immobilier, nouvel eldorado du courtage ?

    En offrant la possibilité aux emprunteurs de souscrire leur assurance auprès d’un autre organisme que leur banque, la loi Lagarde a ouvert un nouvel Eldorado.

    Si du côté de Solvabilité II, l’impact n’est pas encore ressenti par les courtiers, l’immobilier et l’assurance emprunteur ont en revanche été la cible d’encadrements qui touchent directement au cœur du métier des courtiers, qui profitent de la loi Lagarde. Les banques ne peuvent plus refuser la délégation d’assurance qui se voit investie par les intermédiaires.

    Problème, les sondages montrent que 42% des acquéreurs ignorent leur droit à faire marcher la concurrence et souscrire leur assurance auprès d’un organisme différent de leur prêteur. Et c’est là qu’entrent en jeu des comparateurs comme A comme Assure qui travaille avec Afi-Esca, Alpis ou Suravenir. Les offres se développent aussi néanmoins chez les assureurs, tel que Metlife, ancien Alico.

    L’expérience montre néanmoins qu’en plus d’offrir une concurrence d’offres, plus le secteur est réglementé, plus les parts de marché des courtiers sont importantes, les consommateurs se sentant plus en confiance. Une étude sur l’intermédiation du crédit immobilier réalisée à l’échelle européenne par Arcturus Group démontre en effet le lien étroit qui existe entre la réglementation de la profession de courtier et le taux de pénétration du marché. Au Royaume-Uni et en Irlande qui sont les deux pays les plus réglementés de l’Europe, sont aussi les deux territoires où les scores des intermédiaires d’assurance sont les plus élevés.

    Les parts de marché ont presque doublé au Royaume-Uni

    Depuis 2004, les courtiers en crédit britanniques sont en effet soumis à une réglementation très stricte puisqu’ils sont notamment sous contraintes d’obligations assujetties au Mortgage Conduct of Business (MCOB). Justification de compétences professionnelles plus élevées afin d’obtenir leur immatriculation, obligation de délivrer une information très précise au consommateur à chacune des étapes du financement, le cadre réglementaire leur a aussi permis de monter en parts de marché. Alors qu’au début des années 2000, la profession représentait 35 % de la production de crédits immobiliers ils commercialisent aujourd’hui 60 % des crédits immobiliers.

    L’Apic optimiste en France

    A contrario, les pays dans lesquels la réglementation est quasi inexistante tels que l’Allemagne et la Belgique sont aussi ceux où les courtiers sont les plus mal lotis : en Allemagne, les courtiers totalisent 26 % des crédits immobiliers. En France, l’Association professionnelle des intermédiaires en crédit (Apic) qui rassemble Cafpi, Empruntis, Meilleurtaux ou AB Courtage est donc optimiste sur le taux de progression qui fera suite à la réglementation dans le domaine, alors que la progression constante est d’environ 10% chaque année.

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