En assurances transport, les assureurs veulent rester à flot

    Le marché de l’assurance transport a été soumis à rude épreuve en 2012 : crise économique qui génère moins de matière assurable, plusieurs sinistres de grande ampleur. Alors que les renouvellements de contrats viennent de s’opérer, les assureurs sont encore plus vigilants quant à leur rentabilité.

    Les assureurs transports sont de plus en plus attentifs à leur marge. Si l’assurance des marchandises transportées (MT), la branche la plus importante du secteur de l’assurance transport – avec 882,6M d’euros de chiffre d’affaires en 2011 selon les données FFSA-Gema – a pendant plusieurs années compensé les pertes de l’assurance corps de navire, cela est de moins en moins vrai.

    « Pour les assurances liées aux MT, les résultats sont traditionnellement satisfaisants en France. La concurrence est intense sur tous les segments des marchandises – grands risques, middle market, voire maintenant sur le small market – ce qui conduit à une dégradation de la rentabilité des assureurs. Cela est particulièrement problématique car c’est ce secteur qui permettait à la branche de dégager de la rentabilité et de compenser les pertes en assurance corps », indique Bernard Duterque, directeur transports, direction Entreprises Dommages chez Generali.

    La crise économique pèse particulièrement sur le segment des MT. « Le commerce mondial n’a pas beaucoup progressé sauf dans certaines zones géographiques, indique Patrick de La Morinerie, directeur général adjoint d’Axa Corporate Solutions (CS) et président de la Commission Assurance Transports de la FFSA. En particulier, le tissu industriel en France souffre à l’export et génère des volumes transportés en stagnation. La matière assurable s’est donc contractée pour les assureurs du marché français. En revanche, la sinistralité a été relativement clémente en 2012 en dehors de l’ouragan Sandy à New York, une zone portuaire très importante ».

    Les primes n’ont pas été suffisantes pour faire face à la sinistralité

    La rentabilité apparaît de plus en plus problématique pour la branche des assurances corps de navire. « L’assurance des corps de navires est confrontée à deux difficultés. Tout d’abord, le développement de son activité est pénalisé par l’absence de croissance de la matière assurable alors que les armateurs avaient auparavant commandé la construction de nombreux navires anticipant une croissance économique substantielle qui n’a pas eu lieu et n’interviendra probablement pas ces deux prochaines années, ajoute Patrick de La Morinerie. La flotte de commerce mondial est même en situation de forte surcapacité à l’heure actuelle. Par ailleurs, le marché a fait face à une série d’événements majeurs comme le Costa Concordia début 2012 ou encore le Napoléon Bonaparte à Marseille et bien d’autres. Les volumes de primes n’ont pas été suffisants en 2012 pour faire face à cette sinistralité extrêmement forte. »
    Quatre assureurs français sont essentiellement présents sur ce marché, Axa, Allianz, Helvetia et Generali. Le secteur de l’assurance des corps de navires a totalisé 629,4M de cotisations en 2011, en hausse de 1,4%.

    Une croissance de 1,6% en 2011

    Au total, le marché de l’assurance transport a enregistré une croissance de 1,6% en 2011 avec 2,2Mds d’euros de cotisations collectées selon les données de la FFSA et du Gema.
    Le « spatial » constitue quant à lui, le secteur le plus dynamique de la branche transport (+13%) en 2011 bien qu’il soit le plus petit en taille (103,1M d’euros de cotisations). Cela s’explique notamment par un nombre de lancements de satellites plus important que les années précédentes. Seule l’aviation est en perte de vitesse (-5,8%, à 542,4M d’euros) du fait essentiellement des baisses tarifaires.

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