Dossier : Les augmentations tarifaires commencent à s’imposer en assurance transport

    Alors que la rentabilité de l’assurance maritime et transport est impactée par des sinistres importants, les hausses tarifaires se généralisent et touchent en premier lieu les « mauvaises » affaires.

    Dans un contexte de baisse de la rentabilité, les augmentations tarifaires semblent inéluctables. « C’est parfois nécessaire. Le marché montre, sur les comptes déficitaires, que les majorations peuvent être significatives », précise Patrick de La Morinerie, DG adjoint d’AXA CS et président de la Commission Assurance Transports de la FFSA.
    Comme pour les autres acteurs de ce marché, les hausses tarifaires sont à l’ordre du jour pour Generali. La priorité, restaurer les marges. « Globalement, les tarifs des affaires « mauvaises » en corps seront revus à la hausse. Soit ces hausses seront acceptées, soit les contrats seront résiliés. La branche est rentable et elle doit le rester », indique Bernard Duterque.

    Des risques assez volatils

    Le ratio sinistres sur primes du secteur assurance transport se situait au global autour de 70% en 2011, indique les données de la FFSA et du Gema.
    Selon les professionnels du secteur, le marché est ainsi juste à l’équilibre, voire très légèrement rentable, en tenant compte des coûts d’acquisition et des frais généraux. « On ne peut pas considérer la rentabilité sur un an car ces risques sont assez volatils notamment sur le segment des corps maritimes. En 2012, les résultats n’ont pas été favorables, le ratio combiné du marché (ensemble des postes de dépenses comme le règlement des sinistres, les coûts de production et de gestion des contrats, rapporté aux primes) devrait être au-delà de 100%. Sur la durée, les résultats de marché du segment de l’assurance des MT sont à l’équilibre alors que ceux des corps de navires sont en perte », explique Patrick de La Morinerie, en ajoutant qu’il est nécessaire de disposer d’une marge pour rémunérer le capital, ce qui passe par un ratio combiné inférieur à 96%.

    Une faible rentabilité

    « La rentabilité du secteur corps est impactée par des sinistres importants et un volume de primes qui n’est pas suffisant pour payer ces événements majeurs qui surviennent de façon récurrente », indique Gilles Mareuse, AGCS. « La rentabilité a été relativement faible au cours de ces dernières années. De plus, du fait de la réglementation notamment Solvency 2, les besoins en capital vont forcément croître. Les assureurs vont devoir déployer des outils de risk management encore plus sophistiqués pour apprécier les risques. »
    « Le marché de l’assurance des corps maritimes se dégrade depuis 1996, faute de rentabilité. Nous essayons de faire passer des augmentations tarifaires mais cela se révèle difficile car nos clients armateurs sont touchés de plein fouet par la crise économique. De plus, le marché étant international, il est assez concurrentiel », poursuit Bernard Duterque, en soulignant que plusieurs compagnies américaines commencent à se retirer de ce marché ou à limiter leur exposition. « Depuis la fin de 2012, nous avons noté un très léger frémissement. Les courtiers spécialisés commencent à avoir plus de difficultés à replacer les mauvaises affaires. Tous les cycles commencent de cette façon. Par contre, les très bonnes affaires continuent à s’accompagner de baisses tarifaires », observe Bernard Duterque.

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