Dossier : La bancassurance vit une douce reprise en 2013

    Les filiales d’assurance des groupes bancaires retrouvent des couleurs au premier trimestre 2013 : la collecte d’assurance-vie repart légèrement à la hausse et le chiffre d’affaires en assurance dommages bondit.

    Les affaires reprennent. Tout comme pour les compagnies d’assurance, les bancassureurs (filiales d’assurance des groupes bancaires) ont affiché un premier trimestre satisfaisant après une année 2012 des plus pénibles pour l’assurance-vie. Leurs encours affichent ainsi une légère hausse sur un an, comprise entre +1,2% (Banque Populaire) et +5,9% (Société Générale) à fin mars 2013. Après un contexte particulièrement difficile pour l’épargne de long terme en 2012, la baisse annoncée du taux du livret A le 1er août, qui pourrait plonger à 1,5%, 1,25% voire 1%, ainsi que la future création d’un nouveau type de contrat “Euro-croissance”, laissent présager une fin d’année 2013 plus favorable à l’assurance-vie.

    Si les banques représentent plus de la moitié de la distribution du produit en France, ils poussent toujours davantage les dommages et la santé. Ces secteurs sont en effet plus avantageux pour les bancassureurs, tant en termes de marges qu’au regard des exigences liées à Solvabilité 2. Malgré un marché de l’assurance auto, habitation et santé hyperconcurrentiel et saturé, les bancassureurs s’en tirent à bon compte. La Banque Postale reconnaît ainsi dans un communiqué que le PNB de son pôle assurance “est en hausse de 17M d’euros [en 2012, ndlr], du fait notamment de la performance de l’activité de l’assurance de dommages“. A fin mars 2013, Crédit Agricole Assurances affiche une augmentation de 7,5% de son chiffre d’affaires en dommages par rapport à mars 2012, quand celui de Société Générale Insurance croît de 22%. Et ce, dans un marché en hausse de 3,5% sur cette période, selon les chiffres de la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA).

    Pression réglementaire à venir

    Les bancassureurs prennent également des positions de plus en plus fortes en santé et en prévoyance. La Banque Postale, qui a lancé son activité santé en janvier 2012, a enregistré 42.000 souscriptions de contrats sur l’année. Société Générale Insurance voit son chiffre d’affaires en prévoyance augmenter de 39% au premier trimestre 2013 par rapport à la même période en 2012. Quant à BPCE, ses ventes nettes en assurance dommages et santé affichent une hausse de 26% à fin mars 2013 par rapport à fin mars 2012.

    Certains bancassureurs bénéficient par ailleurs du dynamisme de leurs filiales à l’étranger. C’est le cas de BNP Paribas Cardif, porté par la distribution d’épargne et de protection sociale en Asie et en Amérique latine, ou encore de Crédit Agricole Assurances, dont le chiffre d’affaires à l’international augmente de 48% sur un an, en particulier grâce à ses positions en Italie et au Luxembourg. Les Assurances du Crédit Mutuel devraient également profiter cette année de l’acquisition de l’espagnole Agrupacio Mutua, réalisée en 2012.

    Pourtant, les bancassureurs n’ont pas de quoi se reposer sur leurs lauriers. Restent encore de nombreux défis à relever : ceux de la réglementation (la récente loi Hamon par exemple), de la régulation (Solvabilité 2 et Bâle 3 entre autres), de la défiance croissante des clients à l’égard des institutions bancaires, de la désaffection de certains épargnants pour les produits “non liquides”, de la poursuite du chantier multicanal, ou encore de la concurrence des acteurs “full web”. Cet environnement “pose la question, non de la légitimité du modèle de bancassurance intégré […], mais des transformations indispensables à opérer pour lui permettre de conserver une longueur d’avance“, note l’étude “Bancassurance 2015” d’Accenture.

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