Le monde de l’assurance n’est pas composé que de très grandes entreprises employant plusieurs milliers de salariés. Les relais au plus près des clients sont souvent des agents généraux ou de petits cabinets de courtage. Pour eux, la menace de la grippe A est tout aussi réelle, mais le maintien d’activité passe parfois par une ou deux personnes. Certains sont aidés par les compagnies, d’autres gèrent entre eux au sein du syndicat ou des fédérations. Tous font preuve d’une grande solidarité.
Les cabinets d’agents généraux d’assurances sont des très petites entreprises. « Pour le moment, nous nous sommes contentés d’alerter chaque agent général sur les risques de la pandémie et la prévention nécessaire. Mais je pense que si des cabinets d’agents généraux ferment, beaucoup d’autres boutiques seront fermées » explique Patrice Guédet, Secrétaire général de Réussir, le syndicat des agents généraux d’AXA.
Un homme averti en valant deux, et les agents étant très informés sur les risques et les questions d’assurances qui y sont liés, les agents Generali, rassemblés au sein du syndicat Triangl’ annonçaient dès la fin du mois d’août l’annulation de leur congrès prévu au mois d’octobre. « Nous avons estimé qu’il était plus responsable d’anticiper les mesures de précaution du gouvernement et de ne pas engager les frais de l’ordre de 150.000 euros, plutôt que de devoir tout annuler au dernier moment » précisait alors Robert Taupin, président de Triangl’ à l’AFP.
La Fédération nationale des syndicats d’agents généraux d’assurances (AGEA), comme son homologue la Chambre syndicales des courtiers d’assurance (CSCA) ont fait suivre les recommandations ministérielles ainsi que les règles de base à suivre pour assurer la protection des salariés. Dans un document envoyé aux courtiers le 4 septembre, la CSCA rappelle ainsi le strict encadrement par le droit du travail des notions de télétravail et de l’aménagement du temps de travail. Car pour ces TPE, les obligations des « chefs d’entreprises » sont fondamentales.
De la responsabilité de l’employeur au maintien d’activité
Pour les agents, qui étaient 12 876 au 31 décembre 2008, l’emploi en moyenne de 2,7 personnes (source AGEA, « Les chiffres de la profession – juin 2009 ») contraint surtout à bien s’organiser. « Chaque agence doit s’organiser pour assurer son service » confie ainsi Jean-Baptiste Guyomarc’h, agent général MMA à Ste Maxime et St Raphaël « mais en cas de grosse pandémie, on a réfléchit à mettre en place des contacts, des renvois téléphoniques, des mesures de télétravail ainsi que des échanges de personnel si nécessaires entre différentes agences. »
Pour M. Guyomarc’h, secrétaire général du Syndicat des agents généraux MMA (SAGAMM), « c’est notre rôle que de prévenir et de conseiller aux agents de s’organiser ». Lui-même réparti sur deux points de vente, avec quatre salariés, il reconnaît « qu’il n’est pas question de partir sur une réflexion qui envisagerait la fermeture d’un point de vente. Je n’écarte pas la chose, mais c’est peu probable ».
Seul bémol, la présence très limitée des compagnies. Si AXA a mis à disposition de son réseau de distribution sa centrale d’achat pour les approvisionnement en masques et en solution hydro-alcoolique, plusieurs assureurs reconnaissent que les agents se sont débrouillés seuls. Mais pour Jean-Baptiste Guyomarc’h, ce n’est pas un problème. « Eux gèrent leur problème et doivent nous assurer le fonctionnement technique derrière. Nous, nous sommes des mandataires indépendants et ils ont également leurs salariés à protéger. C’est à nous de nous organiser. »
