Si le pilier 1 attendra le terme du LTGA et le vote d’Omnibus 2 pour être définitivement bouclé, que le pilier 2 patientera lui aussi tranquillement mais en gardant une certaine activité, le pilier 3, pilier du reporting et des transmissions d’informations… devra aussi se montrer patient, sans se mettre en pause.
Le pilier 3 est sûrement le pilier le moins avancé. Dans les enquêtes des cabinets de consultants, qui se plaisent d’ailleurs à montrer qu’ils peuvent apporter quelque chose sur ce sujet, le pilier 3 est souvent le parent pauvre des travaux des organismes français. Pourtant, il est un maillon essentiel de la réforme Solvabilité II.
Pilier du reporting, des chiffres, des transmissions d’informations, il sera au cœur de la relation entre les superviseurs et les organismes. Moins dirigés par les fédérations, le pilier 3 souffrirait-il également d’un manque de moyens « extérieurs ». « A ce jour, il n’y a pas une solution sur le marché qui soit suffisamment avancé pour remplir les obligations » lâche un assureur sous couvert d’anonymat.
Le pilier 3 est encore en chantier. Selon une étude du cabinet Optimind, 26% des sondés ont cadré les travaux sans les lancer, 50% déclarent le chantier en cours. « Dans certains organismes de petit taille, le pilier 3 n’est pas encore commencé. Or la qualité des données sera un élément essentiel de la réforme, et sera rapidement au centre de la relation avec le superviseur » avance un consultant.
La timidité des opérateurs sur ce point limite la prise de parole. Très peu abordé par les fédérations, qui se concentrent à la fois sur les lobbyings à mener sur la calibration du pilier, l’instauration de primes contra-cycliques ou la gouvernance, les travaux sur le pilier 3 restent en cours, avec les difficultés que cela comporte en termes d’investissements informatiques. Et la conclusion de ces projets dans un délai estimable est encore rendu compliquée par la diversité des tâches que cela comprend.
