Dossier : En assurance auto, certains ont tiré leur épingle du jeu en 2012

    Guerre des tarifs, augmentation des résiliations, faible progression de la masse assurable, les assureurs auto ont du faire face à un environnement complexe en 2012. Point positif, la sinistralité a été plutôt clémente.

    Le chiffre d’affaires de l’assurance auto a progressé de 3% en 2012, à 19,5Mds d’euros selon les estimations de la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA). Une hausse qui s’explique par les augmentations tarifaires et la légère croissance du parc automobile. Cette croissance du parc a été seulement de 0,9% en 2012 et les immatriculations de voitures neuves sont en baisse de 13,9% sur l’année, à près de 1,9 million, selon le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA).
    Dans ce contexte, Axa France indique avoir dépassé ses objectifs commerciaux. “En 2012, notre portefeuille est en croissance de près de 100.000 contrats alors que les ventes de véhicules neufs et d’occasion sont en baisse“, indique Bruno Foubert, directeur de la branche automobile du marché IARD d’Axa France. L’assureur comptait 3,7 millions de contrats auto en portefeuille (hors deux roues) fin 2012, en hausse de 2,7% par rapport à l’année précédente.
    Les principaux intervenants du marché cherchent le plus souvent à consolider leur part de marché en assurance auto, tout en étant attentifs à leur rentabilité. La Maif précise être au même niveau qu’en 2011 et maintenir son objectif de part de marché. Allianz France indique un solde de contrats auto positif pour 2012.

    Une activité soutenue pour l’assistance

    L’activité reste soutenue dans le secteur de l’assistance. “Notre activité auto a continué à croître en 2012 alors même que les immatriculations du marché ont diminué de 13% en 2012. Mondial Assistance France a enregistré 9% de hausse d’activité en assistance auto avec 1.334.000 dossiers ouverts dans l’année, soit les trois quarts de notre activité“, indique Noël Ghanimé, directeur général délégué de Mondial Assistance France. Outre les intempéries de février 2012, cette hausse de l’activité s’explique par le nombre conséquent de clients bancassureurs de Mondial Assistance, acteurs en croissance sur ce secteur. “En terme de rentabilité, comme les années précédentes, nous n’avons pas enregistré de dégradation“, ajoute Noël Ghanimé, en précisant que la croissance du chiffre d’affaires est à deux chiffres pour 2012 (toutes activités confondues).
    Europ Assistance indique que la rentabilité de sa branche auto est en ligne avec ses prévisions. “Nous n’avons pas noté de dégradation mais nous sommes attentifs à maintenir l’équilibre économique“, précise Sylvain Rouffaud, directeur commercial et marketing chez Europ Assistance.

    Un ratio combiné en progression

    L’année 2012 a été marquée par l’absence de catastrophes naturelles de grande ampleur. Si la fréquence des sinistres baisse, les coûts moyens augmentent (2% en RC matériels et de 5% en RC corporels), met en avant la FFSA.
    Le ratio combiné (coût des sinistres et frais généraux rapportés aux primes) de la branche auto s’est amélioré ces dernières années. Ainsi, il s’est élevé à 102% en 2012, après 103% en 2011 et 106% en 2010 (du fait de la forte sinistralité de 2009). Les branches dommages ne sont pas déficitaires en 2012 du fait des produits financiers réalisés sur les provisions, tempère le cabinet de conseil Facts & Figures.
    Les assureurs sont plus que jamais vigilants quant à leur rentabilité. “Notre ratio est en amélioration sur l’année 2012, ce qui s’explique en partie par une sinistralité automobile bien orientée et par des actions de prévention et de maîtrise de nos coûts, ajoute Bruno Foubert. Cette amélioration, ainsi que nos actions en faveur des bons conducteur nous ont conduit à des augmentations tarifaires se situant dans la fourchette basse du marché (+2,7% en moyenne, incluant l’effet du transfert de la revalorisation des rentes corporelles du FGAO vers les assureurs, estimé par le marché à 1,2% de la prime totale).”

    Même si la rentabilité est fortement corrélée à différents facteurs imprévisibles (événements climatiques, variation du prix des carburants,…), elle devrait rester au mieux atone. “La concurrence est de plus en plus marquée sur le secteur de l’assurance auto notamment du fait des comparateurs, du développement des assurances vendues en direct. Il est probable que la pression sur les tarifs sera durable et que la rentabilité de la branche restera un peu en berne malgré la baisse de fréquence des sinistres”, indique Jean-Guillaume Zanotti, senior manager Assurance chez Deloitte.

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