Dossier : Deux années 2011 en une pour les assureurs

    Fin mars, seuls les assureurs cotés et quelques autres avaient publié leurs résultats pour l’année 2011. Nous avons fait un premier point sur ces résultats, marqués par une baisse des revenus financiers et des cotisations en assurance-vie et un relèvement en dommage.

    Avec des chiffres d’affaires en assurance-vie en forte baisse, les assureurs français ont souffert pendant l’année 2011. Pro­blème de confiance, crise économique, attente de nouvelles mesures fiscales et changements dans les modes de consom­mation ont impacté le secteur qui a, selon les chiffres de la FFSA, enregistré une baisse de collecte brute de 14%.

    Dans ce climat, personne n’a été épargné. Les compagnies généra­listes ont réalisé parfois de fortes décollectes. CNP Assurances, champion na­tional de l’assurance-vie, n’y a pas échappé non plus, même si la compagnie s’arroge plus du tiers de la collecte nette nationale.

    Malgré l’environnement économique, quelques vieux réflexes sont restés. « Les assureurs ont maintenu des taux crédités relativement compétitifs compte tenu du contexte, malgré une baisse normale, par rapport à 2010 » note Lotfi Elbarhdadi, directeur département Assurances chez Standard and Poor’s. 2011 a révélé des « résultats techniques (…) sous pression en raison d’un environnement de taux bas, et ce depuis quelques années déjà, poursuit Lotfi Elbarhdadi. Nous regardons également la rentabilité à long terme des affaires vie et la renta­bilité des affaires nou­velles. Nous avons une vision plutôt négative sur les perspectives de rentabilité sur l’assurance-vie. »

    Les résultats opérationnels se sont mainte­nus notamment grâce à l’assurance dom­mages. « La grande tendance de l’année 2011, c’est que l’assurance non vie se tient et s’améliore même, essentiellement grâce à une baisse de la sinistralité », ajoute le directeur Assurances de l’agence de nota­tion. En réalité, la baisse de la sinistralité courante et la forte rupture en sinistra­lité catastrophes naturelles ont permis ce relèvement de quelques points, souvent lié au relèvement tarifaire. Dans le même temps, les sinistres corporels progressaient encore…

    Des questions restent tout de même en suspens pour 2012 : comment va se com­porter la sinistralité en dommages ? Ces résultats vont-ils avoir des conséquences sur les données tarifaires ? Comment les assureurs-vie vont-ils faire avec des taux toujours bas et des marchés volatiles ?
    Les résultats trimestriels de ces mêmes compagnies, qui seront annoncés d’ici quelques jours, donneront de précieuses indications.

    Que pensez-vous du sujet ?