Dossier Crise : « Le modèle mutualiste n’est pas en crise »

    Après un an de crise, dont la partie la plus visible dans le secteur de l’assurance aura sans doute été la déroute d’AIG, les assureurs s’en sortent relativement bien.
    Et dans le même temps, les mutuelles tirent un premier bilan « plutôt bon » au regard des difficultés économiques françaises selon le Jean-Luc de Boissieu, secrétaire général du Groupement des entreprises mutuelles d’assurances (Gema).

    Pour les mutuelles, cette année de crise aura surtout été une crise de la sinistralité. Même si le mot est sans doute un peu fort, il montre à quel point les mouvements des marchés financiers n’ont pas impacté ces sociétés aux statuts si particuliers et à la gestion prudente.
    « D’un point de vu très général, les assureurs ont été moins touchés que les entreprises du secteur bancaire et certains très gros groupes à l’étranger. Toutes familles confondues, l’assurance française s’en sort pour le moment sans encombre, et les mutuelles du Gema s’en sortent plutôt bien. »

    « La crise financière n’a pas touché le passif des mutuelles du Gema. Les assurances auto, habitation ou santé sont insensibles à la crise » explique Jean-Luc de Boissieu, ajoutant que « les gens s’attendent à ce que les mutuelles soient stables, solides et pas impactées par ce genre de crise ».

    Surtout, la bonne résistance des mutuelles et des adhérentes du Gema en particulier tient à « une gestion financière prudente » comme le rappelle le secrétaire général, « basée sur des placements obligataires d’État. Quand les marchés financiers sont euphoriques, nous gagnons moins que nos concurrents, mais quand tout s’écroule, nous ne perdons pas ». CQFD.

    Certaines mutuelles ont ainsi poussé leur avantage en prenant la perte sur les quelques actions détenues quand leur résultats techniques le permettaient, ce qui pourrait laissé augurer d’un exercice 2009 très favorable. Seulement, comme le rappelle Gérard Andreck, président du Gema et de la Macif, « l’année est globalement mauvaise ». La faute à l’atteinte du portefeuille des Français et les tensions sur le marché de l’emploi qui ont obligé à quelques arbitrages. « Nous avons constaté une baisse de la distribution des formules dites ‘complètes’ et une préférence des clients pour des contrats moins coûteux ». Une baisse qui serait de l’ordre de « 4 à 5 points » selon Gérard Andreck.

    Pour Jean-Luc de Boissieu, il ne faut pas non plus verser dans l’optimisme irraisonné, mais l’avenir n’est pas trop sombre. « Si la crise ne s’aggrave pas, on devrait aborder sereinement les années qui viennent. Nous avons quelques bonnes années devant nous pour innover, essayer de nous développer, à faire ce que nos sociétaires attendent de nous. »
    « Le plus dur de la présente crise est passée, mais on ne peut pas savoir ce qui nous attend. Ce qui est sûr, c’est que le modèle mutualiste n’est pas en crise. Globalement, il ne s’en sort pas trop mal. »

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