Dossier : Année 2011 compliquée pour les assureurs de grands risques

    Les années se suivent et finissent par se ressembler. Depuis trois ans maintenant, les assureurs de grands risques et les assureurs spécialisés dans les risques d’entreprises voient les CAT prendre le pas sur les activités rentables.

    Plus encore en 2011, les assureurs de grands risques ont du absorber les forts coûts liés aux catastrophes naturelles. Le marché globalisé les a fortement impactés notamment sur les lignes dommages en Nouvelle-Zélande, en Australie et en Thaïlande, sans oublier les vagues d’ouragans aux Etats-Unis.

    Dans un tel état de fait, les politiques tarifaires s’orientent vers des hausses ciblées pour le dommage dans les zones les plus exposées. Car les ratios se sont fortement dégradés. Des assureurs de dommages intervenant uniquement sur ce risque ont dépassé facilement les ratios équilibrés et flirtent avec les 110.

    Pour les assureurs plus diversifiés, les ratios se relèvent tout de même. Zurich Financial Service annonçait un ratio de 98,8%, en hausse de 0,9 points. Axa CS affiche pour 2011 un ratio de 97,9% et 94% pour le groupe Allianz GCS, soit un ratio stable, même si dans les entités, les différences peuvent être grandes.

    Dans le même temps, les chiffres d’affaires ont augmenté. D’Axa CS (+3%) à Allianz GCS (+9%) en passant par ZFS (+5%), les assureurs ont pu compter sur des encaissements de primes en hausse, mais n’ont pas pu s’appuyer sur les rendements financiers pour relever les résultats impactés par les catastrophes naturelles. A la fréquence des sinistres s’est ajoutée la crise économique qui a fait plonger les rendements des placements financiers et ne permet pas de redresser les résultats nets.

    Malgré tout, les assureurs affirment avoir des capacités suffisantes à placer et voient bien la fin d’un cycle baissier. Après un cycle en V, le secteur a accepté une stagnation des tarifs dans le creux du cycle, mais tout le monde s’accorde sur le redémarrage actuel des hausses tarifaires.

    En CAT bien sûr, les renouvellements de contrats se font en fonction des zones et de la sinistralité. Mais sur d’autres lignes du dommage, comme les flottes auto (que nous verrons plus en détail vendredi matin), le marché se redresse. La tendance pourtant, n’est pas forcément à la raréfaction des acteurs, mais il n’y a pas non plus beaucoup de nouveaux arrivants. “Les capacités se répartissent assez bien, le marché dans sa globalité n’est pas vraiment tendu” confie un courtier.

    Reste que les assureurs, pour trouver des leviers de rentabilité, réadaptent de plus en plus leurs services aux assurés. Accompagnement, prévention, conseil, il est loin le temps de l’émission simple de polices adaptées aux pays. Comme dans tous les autres secteurs de l’assurance, le service représente l’avenir.

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