Dossier « Formation » : La formation professionnelle dans l’assurance

    Toutes les familles de l’assurance sont concernées par la formation professionnelle. Imposée par la loi, elle permet d’intégrer les nouveaux collaborateurs, de réactualiser les connaissances des techniciens, des directions supports et de renouveler les démarches commerciales. Mais les assureurs consacrent beaucoup plus d’argent que ce que la loi leur impose, en raison d’une profonde mutation du secteur.

    En 2008, les entreprises adhérentes au Groupement d’entreprises d’assurances mutuelles (GEMA) et à la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA) ont consacré en moyenne 5% de leur masse salariale à la formation professionnelle, selon les chiffres de l’Observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance, une association loi 1901 chargée d’étudier l’emploi dans les entreprises régies par le Code des assurances.

    Un tel investissement, légalement obligatoire à hauteur de 1,6% dans les entreprises en France et à 2,2% pour les assureurs, s’apparente à une tradition. « Il existe une culture de la formation chez les assureurs, explique Norbert Girard, chargé de mission à l’Observatoire, pour que les salariés soient à niveau dans leurs connaissances. Ce qui facilite également l’évolution de carrière et qui participe au développement personnel ».

    Une tradition qui a été amplifiée ces dernières années par une « révolution du secteur » selon Norbert Girard. « Depuis une quinzaine d’années, le secteur est passé d’une logique de l’offre à une logique de la demande. Il est important de répondre à la demande du client et faire en sorte que l’assuré voit son problème résolu. Les assureurs sont en partie sortis de la rigidité juridique du contrat » détaille-t-il.

    Révolution professionnelle

    Ces besoins d’une meilleure relation client est un véritable changement culturel qui vient modifier en profondeur la manière d’appréhender le client. La formation professionnelle permet d’aider à ce changement, de participer à cette révolution. « La formation permet de faire prendre conscience la nouvelle finalité du métier. Cette approche est particulièrement nécessaire chez les salariés déjà en poste. L’assurance à la chance de recruter massivement chaque année des jeunes qui n’ont qu’à acquérir cette culture sans se défaire d’une ancienne » ajoute Norbert Girard.

    Si l’arrivée de nouveaux collaborateurs a toujours incité les assureurs à imposer la formation pour ces différentes raisons, il reste que le secteur est l’un des champions de la formation professionnelle. Le taux d’accès à une formation dans une année se situe aux alentours de 75% des salariés, ce qui est bien plus important que les 30% relevés dans les études interprofessionnelles. Surtout, quelques très grands groupes du secteur affichent des budgets de près de 8 à 9% de la masse salariale, soit quatre fois plus que les engagements conventionnels signés.

    « Le métier vit depuis quelques années une véritable révolution. Il ne s’agit pas d’ajuster les connaissances à un contexte en évolution, mais de véritablement changer une culture professionnelle. De nouveaux métiers sont apparus avec cette révolution, les mutations concernent à la fois la finalité, l’objectif et les contours du métier » conclut Norbert Girard.

    De la formation interne aux nouveaux métiers, aux enjeux que représente la formation pour ceux qui la dispensent, des courtiers aux jeunes recrues, la formation professionnelle dans l’assurance est un sujet du secteur et un révélateur de profonds changements.

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