Dépendance : L’assurance collective à la peine

    Tout le monde prend conscience du phénomène de la dépendance, mais rares sont les initiatives pour se protéger de ce risque. C’est vrai au niveau individuel, c’est encore plus frappant au niveau collectif.

    Une étude publiée en mai dernier par le cabinet Mercer soulignait ainsi que une personne en entreprise sur trois était concernée par la dépendance, pour lui même, ou, dans les cas les plus fréquents, parce qu’il est aidant d’un proche dépendant.

    Mais en parallèle, 91% des entreprises ne couvrent pas leurs salariés contre ce risque. Et curieusement, 90% des entreprises citent le coût de la couverture comme étant le frein principal à la mise en place d’une assurance dépendance, mais déclarent parallèlement avoir des difficultés à appréhender ce coût et ne pas savoir quel budget elles seraient prêtes à allouer. De là à penser que le sujet est délicat à aborder…

    Tous ces éléments confirment ce que les spécialistes savent déjà : si la couverture dépendance en entreprise existe, c’est grâce à une poignée d’accords de branche : la poissonnerie, les jeux et jouets, l’horlogerie de gros, la bijouterie et les experts automobiles, qui désignent l’OCIRP comme organisme assureur, les cabinets d’avocats et les salariés des études de notaires qui relèvent d’AXA. A noter que ces accords ont très majoritairement été conclus entre 2005 et 2010 : depuis, presque plus rien. L’histoire ne dit pas d’ailleurs ce que ces accords vont devenir, alors qu’à chaque fois un organisme assureur était désigné.

    Par ailleurs, les entreprises qui ont souscrit un contrat pour leurs salariés sont toujours de très grosses structures. Le plus souvent, de grands groupes industriels, comme Thales et Schneider par exemple, où la couverture dépendance est venue compléter un niveau de protection sociale déjà généreux. Plus récemment, le groupe pharmaceutique Sanofi a franchi le pas et s’est assuré en 2014 auprès d’Axa. L’assureur fait lui aussi partie des groupes qui ont choisi de protéger ses salariés. Sans doute particulièrement sensibilisé au risque, et à la problématique de l’aide aux salariés aidants.

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