Dépendance : de l’assurance à la gestion du risque

    A quelques semaines de l’examen du texte sur l’adaptation de la société au vieillissement, à quoi pensent les assureurs ? Jean-Manuel Kupiec, directeur général adjoint de l’Ocrip, se montre désabusé : « on explique aux Français que la société vieillit, et qu’il va falloir financer ce phénomène, mais en même temps les politiques dans leur ensemble ne veulent pas s’appuyer sur un financement privé. Il y a une vraie défiance vis-à-vis des assureurs de toutes les familles d’assureurs ».

    « La déshérence des contrats perte d’autonomie est un sujet que la loi aurait pu traiter avec la création d’un fichier centralisé comme pour l’assurance vie » ajoute-t-il. Le sujet des contrats dépendance en déshérence a aussi été cité par Bernard Spitz, président de la FFSA, à l’occasion de la conférence du 25 juin, qui évoquait la possibilité que l’Agira, l’association crée par les quatre familles d’assureurs et chargée d’organiser la recherche de contrats d’assurance vie en cas de décès, puisse avoir un rôle du même ordre pour les garanties dépendance. Car une pers

    Pour la suite, dans son rapport annuel diffusé le 25 juin, la FFSA persiste à appeler de ses voeux « un dialogue constructif avec  les pouvoirs publics » et évoque la possibilité « d’accroître l’offre de prise en  charge  grâce au développement par les  assureurs de structures ou de services  labellisés ». Sylvie Revol, chef du département de la filière individuelle prévoyance chez Prédica, dit elle comprendre du projet de loi que le gouvernement souhaite que « la FFSA et les acteurs privés fassent de nouvelles propositions sur le chantier de l’assurance dépendance ».

    Jusqu’où les assureurs devront-ils aller pour parvenir à commercialiser des contrats d’assurance ? Devront-ils s’impliquer d’avantage dans la filière dépendance et la « silver economy » ? Sans doute s’inspireront-ils des quelques expériences du secteur. Axa Assistance, a fait une incursion dans l’assistance à domicile dès 2003 en créant l’enseigne Domidom avec Dexia puis en achetant ADHAP Services en 2006. Depuis, Axa a fait machine arrière en cédant les deux structures courant 2014. De son côté, Prédica aussi a posé des jalons au-delà de l’assurance, sans devenir opérateur. Grâce à un partenariat avec Mondial Assistance, l’assureur propose comme tous les autres un volet d’aide à l’assuré et aux aidants. Et grâce à un protocole passé avec le groupe Korian Medica – le plus gros opérateur français d’EHPAD-, Predica peut aussi obtenir des places en établissements de manière prioritaire.

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