Cet appétit des Français pour le marché italien de l’assurance

    Les assureurs français lorgnent depuis quelques années sur l’Italie. Le marché de l’assurance dans la péninsule est en effet relativement proche du marché français, tout en conservant des particularités fortes, comme par exemple en matière d’assurance de dommages ou d’assurance-vie.

    Les récents mouvements des assureurs français en Italie, que ce soit Groupama dans l’affaire Fondaria SAI, BNP Paribas Cardiff et le rachat complet d’Unipol montrent bien l’intérêt des Français pour ce marché.

    Christophe Buso, directeur général de Groupama Assicurazioni indique que « le marché italien est un marché développé mais avec un fort potentiel de croissance future. Le rapport primes / PIB le place au 12ème rang en Europe ». Le marché italien est de son côté 4ème en Europe en termes de primes… Un marché qui est donc déjà bien établi, avec un fort potentiel de croissance.

    Tout est souscrit en assurance en Italie : les assurances de personnes, l’épargne, les responsabilités comme l’assurance de dommages mais « la pénétration de l’assurance y demeure inférieure à celle de nombreux pays européens » dont la France notamment, ce qui laisse augurer « d’un potentiel de croissance significatif » selon Elie Harari, directeur Business support development et directeur Group strategic planning chez Axa.

    « C’est en plus un marché très dynamique » ajoute Elie Harari, « où des niches de rentabilité peuvent exister ».
    Face à ce potentiel, de plus en plus d’assureurs français décident de franchir les Alpes. D’autant que certaines similitudes existent et persistent, notamment en terme de distribution, basée sur un réseau d’agent et une forte présence de la bancassurance.

    Toutefois, « une différence forte réside dans l’existence de la loi Bersani, qui interdit l’exclusivité des distributeurs. Ainsi, les agents italiens ont la possibilités de vendre des contrats d’autres compagnies » explique Elie Hariri. Cette particularité, dans un marché du dommage où les agents disposent de 83% des primes, est fondamental.

    Un « aspect particulier » selon Christophe Buso qui précise également que « l’aversion au risque du client italien » est à ne pas négliger.
    Car en assurance dommage, dont le développement est très centré sur l’auto, le rôle de l’agent général est prépondérant. Ce qui n’est pas forcément évident pour un assureur habitué à des distributions différentes.

    Reste que le marché italien accueille tout de même l’assurance directe, ainsi que une distribution en bancassurance pour l’assurance-vie. Groupama note toutefois « l’atomisation du secteur bancaire » qui ne facilite pas forcément les partenariats et les accords.

    Malgré tout, Elie Hariri note que « la créativité de nos équipes italiennes et la qualité des partenariats que nous avons développés ont permis de réinventer ces modèles pour les rendre plus efficaces. Nous réexportons ce savoir-faire dans d’autres pays aujourd’hui ». L’Italie peut donc également servir de base à des développements sur d’autres marchés proches, soit en terme géographique, soit dans les particularités culturelles.

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