Ce que l’emploi dit de l’évolution du secteur

    Certains métiers, en prenant de l’importance indiquent l’évolution du secteur dynamisée par un contexte de plus en plus concurrentiel.

    Les premiers reflètent la dimension de lobby dans laquelle s’inscrit le secteur. Les cabinets recrutement observent en effet que les postes qui se développent le plus récemment sont ceux liés à la communication, pour lesquels sont demandés des profils avec dimension stratégique très forte. Apparaissent également beaucoup de responsables de veille stratégique du marché ainsi que de la concurrence. « Des postes qui indiquent que le secteur s’accroit, dans un contexte de plus en plus concurrentiel », explique Dominique Bienfait du cabinet de recrutement Bienfait et Associés. « Ces postes vont être de plus en plus associés en interne aux comités de direction et à la stratégie, pour indiquer, à travers la veille du marché, comment évoluent les besoins des clients ».

    Parallèlement, les postes de développent de plus en plus vers le service, et moins du côté des règlements de sinistres. Du côté de la dépendance notamment, la dimension de conseils et de prise en charge pour aider l’assuré est déterminante. De nombreux postes apparaissent également du côté des responsables de l’innovation et du marketing, tandis que les recruteurs notent également une demande forte au niveau des canaux de distribution, notamment via le Web et les partenariats. « On considère également que l’industrialisation et la spécialisation restent des objectifs. Ont été créé de grosses usines ou des postes de managers spécialistes du changement et de la démarche qualité » remarque M. Bienfait. Un besoin qui s’accompagne d’une demande nouvelle des entreprises de personnes spécialisées sur l’évolution des besoins en  compétences ou GPEC, la Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Des métiers de ressources humaines qui permettent aux compétences internes d’évoluer en parallèle avec les évolutions nécessaires dans la stratégie et l’offre.

    Pour encadrer ce besoin, les entreprises se soucient de plus en plus des postes de managers. L’objectif est d’intégrer des managers polyvalents, avant tout capables de prendre en main des services et de travailler sur différents sujets. « Les personnes qu’on recrute aujourd’hui sur des poste de managers ne sont plus forcément promus pour une dimension seulement technique d’expertise sur les produits mais en raison d’une dimension managériale beaucoup plus avérée qu’auparavant » explique Mathieu Motillon du cabinet W Human Resources. Donner du sens à une équipe, créer de la cohésion et de l’adhésion : les managers acquièrent une légitimité au-delà d’une dimension de référent technique. L’enjeu se traduit aussi bien en termes d’engagement des salariés que par la nécessité de prendre  en main des sujets plus opérationnels sur des projets, historiquement plutôt dévolus aux RH ou à la communication.

    Une forte concentration du marché

    Jour de carence, remboursement, etc., le désengagement de l’état dans sa dimension providence crée des opportunités pour les mutuelles. Au niveau du recrutement, émergent de plus en plus de métiers liés à la santé et la prévoyance du côté des chargés d’affaires, de métiers sur le back et le middle office, sur la gestion de sinistres génèrent beaucoup d’emplois. Toutes les mutuelles s’y mettent et celles qui y étaient déjà très présentes se rassemblent et fusionnent pour devenir encore plus puissantes et faire face aux  contraintes réglementaires notamment sur solvabilité II. « Certaines mutuelles se sont regroupées et sont parfois à la 3e fusion en l’espace de 3 ans. De grandes enseignes sont en train d’apparaitre et prennent de plus en plus de place » poursuit Mathieu Motillon.

    Les mutuelles et institutions de prévoyance n’échappent pas à la concurrence, qui se traduit aussi par une réorganisation du secteur. « Au niveau des recrutements, on arrive à des niveaux d’exigence beaucoup plus forts, notamment sur les métiers de gestion  ou commerciaux afin d’être au même niveau que les grandes compagnies ou les bancassureurs. Mutuelles et institutions de prévoyance leur demandent d’avoir un traitement plus rapide des demandes et une plus grande agressivité commerciale » remarque Nissrine Fenjiro du cabinet Lincoln Associates. Alors que le secteur est encore très morcelé, l’évolution des mutuelles va aboutir à une de fusion du marché. « On assiste à une gros mouvement de concentration. Tout en gardant leurs particularités liées au mutualisme, les mutuelles sont en train d’adopter des comportements de plus en plus communiquant. La Matmut et MMA font beaucoup de pub, la MGEN répète qu’elle s’adresse pas qu’aux profs, la Macif communique aussi de depuis longtemps » constate Mathieu Motillon.

    Dans tous les cas se développent également les postes avec une vraie dimension internationale. Compagnies d’assurance et grosses mutuelles sont réparties dans une vraie dynamique de conquête de parts de marché. Alors que ces postes étaient en voix de disparition avec la première crise, les profils recherchés aujourd’hui s’orientent sur des compétences assurantielles capables de s’ouvrir aussi sur des activités internationales, notamment en matière de business developpment.

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