Assurance-vie : pourquoi les mutuelles méritent le détour

    Peu connues du grand public, les petites mutuelles d’épargnants sont pourtant les acteurs qui rémunèrent le mieux les contrats d’assurance-vie et qui garantissent l’équité entre épargnants.

    A l’heure de la course au meilleur taux de rendement, deux types d’acteurs de l’assurance-vie font la course en tête : les assureurs-vie en ligne et… les mutuelles ou associations d’épargnants. Ces dernières n’ont ni le budget marketing ni le maillage territorial d’un Axa ou d’un Crédit Agricole Assurances, mais force est de constater qu’elles sont les championnes des taux de rendement. Tandis que le rendement moyen du marché est estimé à 2,30% par la Fédération française de l’assurance (FFA), la MIF annonce un taux de 3,30% pour tous ses contrats, Monceau Assurances 3,27% (Dynavie), Gaipare 3,15%, Le Conservateur entre 2,75% et 3,10%, La France Mutualiste 2,72%, ou encore Asac-Fapès entre 2,75% et 3,12%.

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    Petite taille et absence d’actionnariat sont leurs atouts. « Notre agilité et le fait que nous avons peu de rachats constituent aussi un avantage en terme de gestion d’actifs », constate Bernard Altariba, directeur des adhérents à la Carac, qui a distribué entre 2,90% et 3%. Avant d’ajouter : « La différence entre nous et des plus grands groupes consiste dans le fait que nous entretenons une véritable relation de confiance et de proximité avec nos adhérents, que nous n’avons pas d’actionnaires à rémunérer et que tout revient in fine aux adhérents. Cela se traduit à la fois par la qualité du service rendu et sur le taux de rendement des contrats ».

    Assurés à égalité

    Et les assurés, qu’ils soient nouveaux clients ou fidèles épargnants, sont traités de la même manière. Pas question, comme de nombreux assureurs, de faire dégringoler le taux de rendement d’un contrat dès lors qu’il est fermé à la commercialisation. « Chaque détenteur de contrat bénéficie des revenus générés par le fonds qu’il a choisi. Ses revenus appartiennent ainsi aux seuls titulaires du contrat en question. Les contrats fermés ne sont donc pas lésés dans le but de doper les performances des seuls contrats commercialisés », détaille Monceau Assurances dans un communiqué de presse. Et son contrat Carnet Multi Epargne, fermé à la souscription depuis 1997, sert encore 3,34%. Tout comme la Carac, Monceau Assurances ne constitue pas non plus de provision pour participation. La raison : « En constituant de telles provisions, les autres assureurs s’octroient la possibilité de distribuer ultérieurement, voire jamais, les performances obtenues sur la gestion des capitaux confiés, parfois pour améliorer les rendements servis à des souscripteurs entrés plus tard, voire à les attirer », ajoute Monceau Assurances.

    Le problème du renouvellement

    Les mutuelles de petite et moyenne taille ont néanmoins un talon d’Achille : le renouvellement de leur clientèle. A l’origine très spécialisées pour certaines (dédiées aux anciens combattants pour la Carac ou La France Mutualiste, ou aux employés des chemins de fer pour la MIF), elles se sont ouvertes au grand public depuis quelques années pour remédier à ce problème. Objectif : rajeunir, voire féminiser, les portefeuilles de clients. « Nous avons réalisé une bonne année 2015, puisque notre portefeuille continue de se renouveler », note Bernard Altariba. La moyenne d’âge de la Carac est en effet de 70 ans. Autre piste de développement : la diversification produits. « L’épargne à thème, comme nos contrats intergénérationnels, fonctionne très bien lorsque nous sommes dans une période anxiogène. Nous réfléchissons à un nouveau produit d’épargne qui pourrait couvrir une population vulnérable, comme les personnes sous tutelle ou sous curatelle », déclare Bernard Altariba.

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