6 assureurs vont bénéficier du plan d’aide au secteur financier du Trèsor américain

    congres-americain-70Le gouvernement américain va ouvrir son vaste plan d’aide au secteur financier à six assureurs vie, qui vont pouvoir être recapitalisés sur fonds publics pour plusieurs milliards de dollars.

    Prudential, Lincoln National, Allstate, Principal Financial, Hartford Financial et Ameriprise ont reçu l’accord préliminaire de l’administration pour avoir accès au plan de recapitalisation des banques, a indiqué un porte-parole du Trésor à l’AFP. “Ces assureurs-vie ont rempli les critères pour le Programme de recapitalisation des banques en raison de leur statut de holding bancaire, et parce que chacun d’entre eux avait demandé à recevoir du capital du programme avant le 14 novembre 2008”, a expliqué le porte-parole dans un courrier électronique transmis à l’AFP.

    Lancé à l’automne, le Programme d’achat de capital (CPP) a permis de recapitaliser sur fonds publics près de 580 banques pour environ 200 milliards de dollars. Il fait partie du plan de plus de 700 milliards de dollars adopté à l’automne par le Congrès pour stabiliser le secteur financier, et qui a depuis été étendu à l’émetteur de cartes de crédit American Express mais aussi aux constructeurs automobiles en difficultés General Motors et Chrysler.

    Le secrétaire au Trésor Timothy Geithner avait indiqué fin avril que le gouvernement disposait encore de 134,6 milliards de dollars de ces fonds. Les sommes qui seront mises à disposition des assureurs n’ont pas été précisées, mais le quotidien Wall Street Journal, citant une personne proche du dossier, affirme que 22 milliards de dollars sont prévus à cette fin.

    Hartford a précisé dans un communiqué avoir reçu l’accord du Trésor pour être recapitalisé à hauteur de 3,4 milliards de dollars. La société avait déjà été renflouée à hauteur de 2,5 milliards de dollars à l’automne par le grand assureur allemand Allianz. “Demander à participer au Programme de recapitalisation des banques était un geste de prudence pour Hartford, en particulier au vu de l’incertitude économique qui se poursuit”, a expliqué le PDG de l’assureur, Ramani Ayer, cité dans le communiqué du groupe. “Ces fonds renforceraient davantage nos ressources en capital et nous fournir une flexibilité financière supplémentaire”, a-t-il ajouté.

    Les difficultés du secteur ne sont pas nouvelles: l’ancien numéro un mondial de l’assurance, AIG, a reçu au total plus de 170 milliards de dollars d’aides fédérales pour lui éviter la faillite depuis l’automne, en échange d’une quasi-nationalisation. Il a encore perdu sur le seul premier trimestre 4,35 milliards de dollars, sa sixième perte nette trimestrielle consécutive.

    AIG, dont les activités traditionnelles dans l’assurance continuaient à bien se porter, a été entraîné à la ruine par une petite filiale londonienne qui a souscrit massivement des contrats d’assurances contre le risque de non-remboursement d’émissions obligataires (“Credit Default Swaps”). Ces titres font partie des produits financiers complexes, qui s’échangeaient sur un marché opaque et en l’absence quasi totale de régulation.

    Le premier assureur-vie américain, MetLife, faisait partie des 19 établissements financiers “testés” par les autorités américaines pour juger de sa résistance à une forte dégradation économique, mais le groupe avait été jugé bien capitalisé.

    AFP

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