Edito : Henri de Castries de retour à Matignon ?

Depuis quelques jours, le nom d’Henri de Castries noirci les pages de la presse nationale. Celui qui fut un temps pressenti pour prendre la tête d’HSBC et que certains d’entre vous imaginaient couler des jours heureux comme « n’importe quel » retraité, pourrait revenir sur le devant de la scène. Le choix de François Fillon comme candidat de la droite et du centre pour l’élection présidentielle pourrait lui offrir un destin d’homme public de premier plan.

Le Canard Enchaîné l’envoie à Bercy. Challenges et La Lettre de l’Assurance l’imagine à Matignon. Le Figaro l’identifie simplement comme ministrable. Âgé de 62 ans, Henri de Castries n’a jamais caché son goût du débat public. Invité d’un petit-déjeuner de l’Association nationale des journalistes de l’Assurance (Anja) au début de l’année 2016, il s’était beaucoup plus attardé sur les questions de politique intérieure que sur celles concernant la groupe AXA, dont il était encore le PDG. Depuis l’annonce de son départ, il a d’ailleurs pris la présidence de l’Institut Montaigne, fondé par Claude Bébéar, un think tank dont “la mission est d’oeuvrer pour l’efficacité de l’action public”, comme lé définit son président.

Depuis 2012, il est également président de la réunion Bilderberg. Cette conférence annuelle se tient durant tout un week-end. Fermée aux journalistes, elle réunit les puissants de ce monde issus du monde politique, financier et économique. En 2016, les 130 participants ont échangé leurs points de vue sur la Chine, les flux migratoires en Europe, la Russie, le Moyen-Orient ou encore l’innovation technologique. Avec cette idée sous-jacente : ce qui se dit lors des réunions Bilderberg reste aux réunions Bilderberg. Les sujets et le lieu sont mêmes fournis aux participants dans les heures précédant la tenue de l’événement. Des principes qui nourrissent les fantasmes des complotistes les plus convaincus.

Reste que l’ancien n°1 d’Axa a très nettement enrichi son carnet d’adresses déjà bien épais en tant qu’énarque de la promotion Voltaire et ancien PDG d’un groupe implanté dans une soixantaine de pays. Ces fonctions pourraient toutefois prêter le flanc aux critiques dans un univers politique beaucoup plus « violent » que le monde entrepreneurial où la moindre de vos actions et de vos déclarations peut vous faire passer de Premier ministrable à simple retraité qui coule des jours heureux.

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