[Data] Santé : reste à charge, où en est la France ?

Etienne Caniard, président de la FNMF, prône le développement des réseaux de soins pour réduire le reste à charge des Français, avec à la clé 1,9Md d’euros d’économie pour les assurés. Mais où en est-on du reste à charge en France ?

En 2006, le reste à charge des Français représentaient 8,8% de la Consommation de soins et de biens médicaux (CSBM). En 2013, il était de… 8,8% avec un pic à 9,3% en 2008. En 8 ans, il n’a donc pas évolué en proportion. Mais il a crû en valeur, passant de 13,5Mds d’euros en 2006 à 16,4Mds d’euros en 2013 pour l’ensemble des assurés sociaux. Une situation due à la hausse de 21,5% de la CSBM sur la même période

De leur côté le Organismes complémentaires d’assurance maladie (Ocam) ont vu leur poids dans le remboursement des soins grimper entre 2006 et 2008. Et cette fois-ci en proportion et en volume. Elles sont ainsi venues compenser le désengagement de la Sécurité sociale observé depuis 2006, même si depuis 2011, son poids est à la hausse dans la structure de financement de la dépense de soins et de biens médicaux.

Les dépassements d’honoraires des spécialistes pèsent dans le reste à charge des Français. En 2013, ils représentaient 2,4Mds d’euros contre 1,7Md en 2006, soit 17,5% des honoraires des spécialistes. Chez les généralistes, cette proportion atteint 3,6%. Le reste à charge en matière de soins de ville s’élevait à 6,4Mds d’euros en 2013. Il s’agit du premier poste en volume. C’est en partie la raison pour laquelle, les organismes d’assurance souhaiterait développer des réseaux de soins sur la médecine de ville. Une perspective balayée par les praticiens.

Une situation qui ne devrait pas s’améliorer avec les nouveaux contrats responsables selon les principaux organismes d’assurance. Le 24 novembre dernier, FFSA et Ctip dénonçaient en effet un “risque d’augmentation du reste à charge pour les assurés du fait de l’application de plafonds”. Au-delà du reste à charge, la FNMF craint une hausse des tarifs des complémentaires en raison également de l’instauration de plafonds.

Dans le même temps, la consommation de médicament tend à se tasser en volume, aussi bien du côté des remboursables que des non-remboursables. les assurés en sont pour 16,9% de leur poche. Elle pèse toutefois 34% dans la structure du reste à charge des Français, notamment en raison de la mise en place de la franchise médicale.

La France se porte-t-elle si mal par rapport à d’autres pays ? En terme de reste à charge, elle fait partie des pays avec le niveau le plus élevé sur les 20 que nous avons retenus et étudié par la Drees. Pour autant, la part de la Sécurité sociale dans le remboursement des soins fait partie des plus élevée du monde avec 76% Sur la carte ci-dessous vous pouvez visualiser la comparaison des remboursements de soins dans 20 pays. Vous pouvez choisir 4 critères différents : part de l’Etat, part de la Sécurité sociale, part de l’assurance privée et reste à charge. Pour cela, il vous suffit de vous rendre dans la partie “Visible layers” sur la carte et de cocher ou décocher le critère qui vous intéresse. Des infobulles apparaissent lorsque vous survolez un pays avec votre doigt ou votre souris. Pour plus de confort, vous pouvez passer la carte en plain écran.

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