Brexit : Les réactions du secteur de l’assurance

Les Britanniques ont voté à 51,9% pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. La nouvelle a déclenché un décrochage sur les marchés financiers. Le secteur de l’assurance n’a pas tardé à réagir à la nouvelle.

Dans un communiqué, l’Association française de l’assurance indique qu’elle sera particulièrement vigilante « lors des négociations à venir entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. L’AFA veillera en particulier à la préservation du marché européen de l’assurance afin d’en assurer la stabilité et la compétitivité ; et sera attentive à défendre l’intégrité du marché intérieur, par l’application de règles communes pour les différents secteurs financiers ». Le risque lié à la sortie de l’Europe pourrait être aussi de celui de la sortie des textes régulant le secteur de l’assurance et notamment Solvabilité 2.

De son côté, Insurance Europe, la fédération européenne de l’assurance, s’est déclarée « profondément attristée d’apprendre que les Britanniques avaient choisi de quitter l’Union européenne. Nous espérons maintenant que les décideurs pourront travailler rapidement pour limiter l’impact que cette période d’incertitude aura sur les consommateurs et les entreprises ».

L’assureur britannique Aviva estime que cette décision du peuple britannique n’aura pas de conséquence opérationnelle significative sur son activité. « Les opérations d’Aviva au Royaume-Uni et de ses autres filiales dans l’UE sont bien capitalisées et continuent à fonctionner normalement », explique l’assureur dans un communiqué.

Un peu plus tôt dans la semaine, Gérald Harlin, directeur financier du groupe Axa s’était également exprimé sur le sujet, alors que le vote n’avait pas encore eu lieu. Selon lui, les risques sont liés au « taux de change de la Livre Sterling et à une éventuelle réévaluation du dollar ».

D’autres, à l’instar d’Eric Lombard, directeur général de Generali France, se placent sur le plan politique

Allianz, via l’analyse de Michael Heise, son chef économiste, estime que « l’impact économique à moyen terme devrait être gérable”. Pour autant, à court terme, le marché européen risque d’entrer dans une période d’incertitude, lié aux changements politiques qui vont intervenir au Royaume-Uni et aux négociations qui vont s’ouvrir entre Londres et Bruxelles. Selon l’économiste, « les conséquences seront mesurables à l’aune des accords entre l’Union européenne et la Grande-Bretagne ». Il estime par ailleurs que la perte de la Grande-Bretagne, de tradition plus libérale, autour de la table des négociations pourrait rendre l’Europe plus « statique, protectionniste et paroissiale. Il est vrai que, sans le Royaume-Uni à la table, il y aura moins de progrès sur la libéralisation du marché des services et l’UE serait encore plus faible sur le plan de la politique étrangère. »

Sur l’activité même d’Allianz, l’assureur ne voit pas non plus d’impact négatif. « Allianz Investment Management construit ses stratégies sur son passif, le couplage des obligations envers les clients avec une gestion prudente des risques et des rendements. Par conséquent , nos portefeuilles ne sont pas touchés par la volatilité du marché à court terme », explique Andreas Gruber, chief investment officer du groupe.

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