Assurance vie : Ce que veulent les Français

Un sondage Ipsos pour la Fédération française de l’assurance relève les aspirations des Français sur le sujet de l’assurance vie. Si le principe d’une Flat Tax est balayé d’un revers de la main, un allongement de la durée de détention est envisageable, sous condition.

A moins d’un mois de l’élection présidentielle, il est encore temps de faire passer des messages aux candidats. L’étude Ipsos pour la Fédération française de l’assurance relève ainsi que les Français sont dans leur grande majorité opposés à la mise en place d’un Flat Tax qui viserait à supprimer les avantages fiscaux de l’assurance vie en alignant son taux d’imposition sur celui des autres produits d’épargne. 77% des personnes interrogées jugent que ce serait plutôt un mauvaise chose. Un chiffre qui grimpe à 85% chez les détenteurs d’un contrat d’assurance vie.

« Les Français ont bien intégré les principes de l’assurance vie qui repose sur la durée, la stabilité et la fiscalité », analyse Bernard Spitz, président de la FFA. Toucher aux avantages fiscaux de l’assurance vie, nuirait donc à l’attractivité du produit « qui sert avant tout à financer les entreprises », insiste Bernard Spitz.

De fait, l’étude montre que deux tiers des détenteurs de contrats se détourneraient de l’assurance-vie en cas de hausse de la fiscalité. « Ce chiffre de 66% dénote d’une capacité de mouvement importante et rapide en cas de modification de la fiscalité”, selon Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos. « Cela se traduirait par des transferts vers d’autres produits liquides comme les LDD ou les Livrets A ou encore l’immobilier, à l’antithèse du financement de l’économie », ajoute Stéphane Dedeyan, président de la commission des assurances de personnes de la FFA.

De là à verser dans l’immobilisme, il y a un pas que FFA et Français ne franchissent pas. « L’étude montre que les épargnants semblent plutôt tolérants à l’idée d’une évolution vers 12 années de détention », souligne Bernard Spitz. De fait, 42% estiment qu’ils conserveraient leur assurance vie au moins jusqu’à 12 ans. Et 24% épargneraient davantage sur leur contrat si la fiscalité demeurait inchangée, mais qu’un avantage fiscal supplémentaire était proposé au-delà de 12 ans de détention. Une première piste de réflexion donc pour les candidats.

L’eurocroissance correspond également à cette envie de sécurité teintée d’une pointe de risque qui caractérise l’épargnant français selon la FFA. Mais il souffre encore d’un manque de notoriété. Seuls 14% des personnes interrogées en ont entendu parler. « Il a fallu une dizaine d’années pour que les produits retraite Madelin s’installent sur le marché », rappelle Stéphane Dedeyan.

Dernier message envoyé par Bernard Spitz aux candidats. « Ceux qui promettent un fléchage de l’assurance vie mentent. C’est illégal. Quant au fléchage vers les entreprises françaises, c’est illégal au carré ».

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