Dossier : Quand les assureurs testent les pièces de réemploi

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    Face à la hausse du coût des réparations et notamment des pièces détachées et au monopole des constructeurs auto qui fixent les prix -les pièces étant protégées au titre de la propriété intellectuelle-, la plupart des principaux assureurs mènent des tests sur les pièces de réemploi, c’est-à-dire d’occasion.

    Avec 47% du montant des réparations automobiles selon les données de l’association Sécurité et réparation automobile (SRA), les pièces détachées constituent un poste important de maîtrise des coûts.
    Ce coût des pièces a progressé de 0,7% en 2013, soit la hausse la plus modérée depuis 12 ans, note l’association SRA. Néanmoins, la hausse au cours de ces dernières années reste conséquente (+13% hors inflation entre 2000 et 2010 selon l’Autorité de la concurrence). La main d’œuvre carrosserie et la peinture représentant quant à eux respectivement 42,5% et 10,5% du coût total (au 4ème trimestre 2013).

    Parmi ceux qui s’apprêtent à tester l’usage des pièces de réemploi, Covéa AIS. “Nous étions jusqu’à présent réservés sur cette solution, mais compte tenu d’une législation qui freine la libéralisation du marché des pièces et aussi de la forte mutation des centres de Véhicules hors d’usage (VHU), nous allons entamer une expérimentation auprès de nos réparateurs agréés dans quatre départements”, indique Laurent Decelle. “Démarrant au printemps prochain pour une durée de six mois, ce test nous permettra d’évaluer si la pièce de réemploi a sa place dans nos processus de réparation auto.” Par ailleurs, Covéa AIS teste depuis le début de 2014 un réseau spécifique bris de glace en propre, sur deux zones (Bordeaux et Toulouse). Le but de ce test qui se déroulera sur six mois est notamment de gagner en indépendance. CapsAuto, la filiale de Groupama prévoit également de développer les pièces de réemploi qui sont utilisées pour 2 à 3% des sinistres, leur disponibilité faisant fréquemment défaut.

    Eviter le classement du véhicule en épave

    En 2013, Allianz France a développé l’utilisation des pièces de réemploi dans le cadre de sa “Solution auto durablevia ses experts automobile dès lors que cela est possible (pièces disponibles,…) et que cela est accepté par l’assuré. Une prestation qui cible certains assurés. “Cela conduit à un coût d’indemnisation plus faible et permet ainsi d’éviter à certains véhicules d’être déclarés comme une épave“, explique Franck Le Vallois. Qu’en est-il des gains générés ? “Le marché des pièces de réemploi n’est pas vraiment structuré à ce jour, il est ainsi difficile d’avoir un observatoire des prix. Néanmoins, nous observons un écart de prix de 20 à 50% selon les pièces, voire davantage.

    Des résultats pas toujours concluants

    Parmi les autres intervenants qui testent cette approche, la Maif. “Nous menons une expérience sur certaines pièces d’occasion, non sensibles au niveau de la sécurité. Cette approche fonctionne, nous soumettons cette possibilité aux sociétaires qui l’accepte“, précise Sylvain Seguin, à la direction des Opérations et des relations vers les sociétaires à la Maif.
    Pour la Macif, le test ne s’est pas révélé concluant. “Nous l’avons testé auprès de différents garages. Cela n’a pas vraiment décollé du fait de la conjugaison de la disponibilité des pièces, de leur traçabilité et d’une certaine prudence de l’assuré qui s’interroge sur la qualité des pièces“, détaille Floréal Sanchez.

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